Au premier jour du procès de Bouhalem Bouchiba, ex-graphiste pour les studios Disney et Pixar, le tribunal s’est essentiellement attaché au profil psychologique de l’accusé. L’homme de 59 ans est jugé jusqu’à jeudi 31 octobre pour complicité de viols et d’agressions sexuelles en récidive sur des mineurs, mais aussi pour complicité de traite d’êtres humains aggravée sur mineur en récidive, détention d’images pédopornographiques en récidive et consultation habituelle de contenu pédopornographique en ligne. Il lui est notamment reproché d’avoir, entre 2012 et 2021, payé des femmes philippines pour qu’elles violent et agressent sexuellement des petites filles, âgées de 5 à 10 ans, devant une webcam.
Une « personnalité paraphilique »
À la barre ou à distance, plusieurs experts se sont succédés, détaillant pendant de longues heures les différents aspects de l’enquête et aussi l’histoire de cet homme devenu une « sommité internationale du dessin », selon le président de la cour Mahrez Abassi, mais au passé « complexe » et à la « sexualité dérangée ». Selon le docteur Liova Yon, expert psychiatre à Paris, l’accusé « ne présente aucun symptôme du registre psychotique » ou de manquements « sur le plan cognitif ». Bouhalem Bouchiba présente en revanche toutes les caractéristiques d’une « personnalité paraphilique », c’est-à-dire qui diverge des pratiques considérées comme normales, avec un versant « pédophile » et « sadique », a insisté l’expert.
Ce premier jour d’audience, mardi 29 octobre, s’est donc essentiellement concentré sur les mécanismes psychologiques et individuels de la pédocriminalité. Dans la mesure où ce fléau est aussi un fait social, c’est-à-dire un produit de la société, la suite du procès devrait s’intéresser à la gestion par les différentes sphères de l’accusé (entourage, collègues, familles, et surtout pouvoir public) de ces évènements.
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