Sur ses bras, inscrit au feutre noir, on peut lire « Boycott les JO » et « Free Palestine ». Tess, 25 ans, est venue manifester place de la République, accompagnée de sa sœur, contre la tenue des Jeux Olympiques de Paris.
Devant les prises de paroles des collectifs Le revers de la médaille, l’Union juive française pour la paix ou Solidaires, elle s’emporte : « On ne veut pas de ce monde, on ne veut pas de JO, ni à Paris ni ailleurs ! »
Partout, des keffiehs, drapeaux et stickers en soutien à la Palestine, symbole de l’union des forces des militants. Les caméras et micros du monde entier sont présents place de la République, laissant aux journalistes le soin de découvrir les fameuses manifestations françaises.
Paul Alauzy, porte-parole du collectif Le revers de la médaille, reprend l’un des slogans de ses camarades de Vancouver : avec le public, il entonne « Shame, shame, shame ! », signifiant aux organisateurs des JO la honte qu’ils devraient ressentir. Au même moment, cinq fumigènes aux couleurs des anneaux olympiques sont allumés et brandis.
« Ces changements ne profiteront pas aux habitants »
Tentant de couvrir la voix crachée par les enceintes, Christelle, communicante de 55 ans, s’exclame : « C’est important d’être ici pour montrer notre désaccord. Ce qui se passe est inacceptable : la vidéosurveillance, les expulsions, le nombre de policiers, le prix des transports, la bétonisation… »
C’est aussi ce que Marianna Kontos, membre du comité vigilance JO de Saint-Denis, dénonce. Dans cette partie de l’Île-de-France se trouvent le village des athlètes et le centre aquatique olympique.
Afin d’accueillir l’événement sportif, de nombreuses constructions ont été réalisées : un échangeur routier sur l’A86, de nouvelles lignes de métros, une vidéosurveillance accrue…
Mais quel héritage ? « Ces changements ne profiteront pas aux habitants du département le plus pauvre de France métropolitaine et le plus exposé au réchauffement climatique », assure la chercheuse Marianna Kontos.
« Des choix politiques » mis en cause
Autre point de tension : le logement. « La semaine dernière, la préfecture s’est félicitée de débloquer 170 places d’accueil… Bravo ! », ironise Paul Alauzy, devant la banderole apposée sur le socle de la statue de la République, où l’on peut lire « JO de l’exclusion : 12 500 personnes expulsées ».
Dans l’après-midi, près de 350 personnes qui campaient depuis deux jours devant la mairie du 18e arrondissement ont pu obtenir des places d’hébergement d’urgence. Via son compte Instagram, l’association Utopia 56 regrette « que ces personnes doivent en arriver là pour avoir accès à des places qui existent » et rappelle que « ce sont uniquement des choix politiques ».
C’est au tour de Jean-Baptiste Eyraud, dit « Babar », fondateur de l’association Droit au logement, de prendre le micro. « Pourquoi les logements occupés, notamment par des étudiants du Crous, sont réquisitionnés ? », proteste le militant.
Avant de scander, avec la foule : « Airbnb, dégage ! » Tess et sa sœur lèvent le poing et entonnent le slogan, suivi de « Tahia tahia Palestine ! »
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En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
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