En pleines heures de pointe, des passagers agglutinés dans un bus parisien ont laissé Alice Ohayon sur le bas-côté. La faute au manque de place, lui a expliqué le conducteur, son fauteuil roulant ne peut être contenu dans l’espace restant.
Alors, cette doctorante à l’université de Bourgogne attend un second passage avec la peur de rater son train, trajet pour lequel elle doit se présenter vingt minutes en avance pour accéder au service d’assistance en gare pour les personnes en situation de handicap.
C’est, entre autres, à cause de ce parcours empêché par des complexités et des inaccessibilités que cette membre des Dévalideuses, un collectif de lutte pour les femmes handicapées au sein du féminisme, n’assistera pas aux jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). « Je n’ai pas l’énergie d’affronter toutes ces difficultés pour aller voir une compétition dans des conditions misérables », déplore-t-elle, alors qu’elle a étudié en faculté de sport.
Cinquante mille visiteurs en situation de handicap et 4 400 parasportifs sont pourtant attendus, selon le gouvernement. L’occasion d’être spectatrice des JOP l’aurait pourtant séduite : « Dans un certain nombre de pays, les JOP ont permis de développer et d’accélérer l’accessibilité. Dans le nôtre, nous ne changeons ni les espaces, ni les mentalités », regrette-t-elle.