À la veille de l’ouverture des JO, la priorité semble se limiter à la sécurité. Des milliers de policiers et gendarmes sont mobilisés et il a même été fait appel à des services de pays étrangers, dont on aperçoit les véhicules dans Paris. En revanche, les transports publics semblent être à la limite de la rupture après des années de sous-investissement en matériel et en personnels. Et en ce qui concerne la santé, la situation n’est guère florissante.
Des efforts réclamés aux soignants, sans contrepartie
Cela se manifeste par un mouvement de grève qui affecte plusieurs services d’urgence, dont celui de l’hôpital Georges Pompidou, qui est un des trois établissements de référence pendant la période des JO. Les revendications n’ont pas changé et sont les mêmes que lors du mouvement de 2019, à savoir des moyens supplémentaires en personnel et en matériel. À cela s’ajoute la demande d’une prime JO, pour tous les agents, car à la différence d’autres secteurs, très peu de personnes la toucheront dans les hôpitaux du fait de critères très restrictifs, motivés par l’absence de financement dans des établissements exsangues financièrement.
Cette situation est considérée par les hospitaliers comme une marque de mépris de la part du gouvernement. Ce d’autant qu’il a été demandé à tous les personnels de ne pas prendre plus de 15 jours de congés cet été, afin de pouvoir garder plus de lits ouverts pendant cette période. Mais il faut bien prendre en compte le fait que les hôpitaux en Île-de-France manquent de personnels en permanence pour ouvrir tous les lits au cours de l’année et encore plus l’été, car il faut bien que les agents puissent prendre leurs congés. Donc il faudra réaffecter des soignants dans des services qu’ils ne connaissent pas, ce qui constitue une charge de travail supplémentaire pour s’adapter à un nouveau fonctionnement.
Une stratégie de casse des services publics
Ainsi, comme pour la crise COVID, il est demandé au personnel des hôpitaux de faire des efforts qui ne sont pas payés de retour. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et attise la colère, ce d’autant que certains hôpitaux sont rendus plus difficilement accessibles, à cause des restrictions de circulation, ce qui allonge les temps de transport pour certains. Toutes ces contraintes sont difficilement supportées et entraînent un véritable découragement devant l’absence d’amélioration des conditions de travail, voire même leur dégradation au fil du temps. Cela devrait se traduire par une accélération des démissions dès la rentrée, ce qui mettra l’hôpital encore plus à mal. Cela participe à la stratégie de casse des services publics qui s’appuie aujourd’hui sur une perte d’attractivité dont la conséquence est l’absence de possibilité de recrutement en nombre suffisant.
Nous constatons la même politique et les mêmes conséquences dans l’éducation nationale. Il y a donc urgence d’un changement radical de politique pour les services publics et nous demandons à la nouvelle Assemblée Nationale de mettre ce problème à l’ordre du jour du prochain gouvernement, afin que les revendications des personnels et les demandes de la population soient réellement prises en compte.