Des chiens renifleurs, spécialement formés à la détection d’explosifs. « Pour n’importe quel événement de grande taille, c’est une nécessité, indique un professionnel de la sécurité. Aux jeux Olympiques, où des chefs d’État seront présents, ça l’est d’autant plus. » Faute d’anticipation et d’effectifs, c’est à une gestion de la pénurie que sont pourtant confrontés les organisateurs.
Traditionnellement réservée à la gendarmerie, la détection d’explosifs par des équipages hommes-chiens a été progressivement – et discrètement – étendue aux centrales nucléaires.
Mais il aura fallu attendre février 2023 pour qu’un diplôme, intitulé Cynodex, soit officiellement mis en place dans le secteur privé – la France compterait aujourd’hui entre 300 et 400 équipages issus de cette formation. Un investissement lourd pour les sociétés privées.
« Pour sécuriser un stade, il faut compter huit à dix chiens. Là, il faudra se contenter de deux »
Dix semaines, à compléter par quatre heures hebdomadaires et à revalider chaque année. Un coût de 20 000 à 30 000 euros. Et à la fin, une reconnaissance mitigée. « Pour l’instant, en dépit de nos demandes, le diplôme n’est pas inscrit dans la convention collective », déplore Florent Le Coq, responsable sécurité de la CGT. Résultat : le 18 juin, une bonne partie des « agents Cynodex » étaient en grève pour réclamer un statut professionnel digne de ce nom. Et, sans réponse de l’État, les jeux Olympiques devront se passer d’eux.
Une nouvelle formation de 370 heures a été mise en place, à la va-vite, en mars dernier. De quoi fournir « une quinzaine d’équipages » pour les JO, estime Florent Le Coq. Via son réseau d’ambassades, la France a fait appel à la solidarité internationale et des équipages en provenance du Qatar ont ainsi atterri au Bourget, le week-end dernier. Et l’on revoit les besoins à la baisse. « Pour sécuriser un stade, il faut compter huit à dix chiens, explique Cédric, affecté à une centrale nucléaire de Gironde avec sa chienne Pix. Là, il faudra se contenter de deux. »
Le 12 juin, dans un mail à la direction sécurité du Cojop, la Coordination nationale pour la sécurisation des jeux (CNSJ) évoquait en ces termes la cyno-détection : « Cette ressource est considérée comme un ”nice to have” et non un ”must have”, ce qui signifie que (…) Paris 2024 doit prévoir des procédures de contrôle limité ».
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