Azerables (Creuse), correspondance.
Au volant de son tracteur, Élise vient de rentrer une balle de foin dans le bâtiment de stabulation, où les vaches, qui disposent de vastes espaces, sont libres de leurs mouvements. On est ici au cœur d’un des grands terroirs de l’élevage français, loin de l’attraction urbaine (Guéret, le chef-lieu du département, est à 50 kilomètres). Les territoires agricoles de la petite commune où est implantée la ferme occupent 95 % des sols, dont 60 % sont dédiés à la prairie. « On a la foi dans notre métier, on le fait par choix. On s’adapte en permanence », martèle l’éleveuse.
Installés depuis 2008 au nord-ouest du département de la Creuse, Élise Merot et Pierre Quelet se sont rencontrés au lycée agricole, lui fan d’élevage dès son plus jeune âge, elle passionnée par la nature et le grand air. En 2008, après un BEP et un bac pro, tous les deux décident de se lancer dans l’aventure de l’élevage de limousines, la race dominante du secteur, sur une terre qu’ils connaissent bien.
C’est au cours d’un stage chez un paysan qui n’avait pas de successeur que Pierre décide de prendre le relais. S’ensuit une première course d’obstacles, en commençant par le principal, les emprunts. « C’est là que l’économie prend le pas sur la passion, explique Pierre. Il nous a fallu 350 000 euros pour nous installer, rien que pour les bâtiments, le cheptel et le matériel, plus le rachat du compte associé que le vendeur avait laissé, soit 450 000 euros supplémentaires. »