Elu sept fois maire de Mélagues et deux fois conseiller départemental (avec une charge de vice-président), Jean Milési, qui revendique son franc parler, regrette l’évolution de l’intercommunalité Monts Rance et Rougier.
C’est un homme d’expérience de la chose publique avec sept mandats de maire de Mélagues et deux mandats de conseiller général de l’Aveyron dont il a été l’un des vice-président. Jean Milési revendique son franc parler. L’octogénaire a décidé de passer la main et ne se représentera pas aux prochaines élections. L’évolution de l’intercommunalité Monts Rance et Rougier ne lui plaît guère.
“En 2017, l’Etat nous a forcés à nous réunir. On n’était pas prêts. On a perdu 6 ans pour nous mettre au niveau bureaucratique… La communauté des communes Monts Rance et Rougier a été créée à partir de 23 communes des anciens cantons de Belmont, Camarès et Saint Sernin avec Montlaur en plus. Elle a remplacé les SIVOM et les SIVU. Ces structures correspondaient mieux aux besoins des communes et des territoires.”
“Les élus communautaires n’ont pas de vision globale”
Pour le maire de Mélagues “les élus communautaires n’ont pas de vision globale. La majorité essaie de travailler pour leur petite patrie.” Et de citer l’exemple de “l’EPHAD de Brusque qui devrait fermer d’ici deux ans car il n’est plus aux normes. La Com com a refusé de participer à la rénovation de l’établissement. La seule solution proposée c’est de partager les 18 lits entre Camarès, St Sernin et Belmont. Cela va coûter deux fois plus cher que si on avait essayé d’aménager le pensionnat de Saint-Thomas qui appartient à la mairie de Brusque.”
Il pointe du doigt un autre problème : “La communauté des communes est en difficulté financière. Il y a eu beaucoup d’embauche d’agents administratifs. Il y a du gaspillage d’argent. En plus de la présidente il y a beaucoup de vice présidents, tous sont rémunérés… Quand j’étais président du SIVOM, je n’ai rien demandé. ” L’élu avoue ne plus assister aux réunions depuis quelques mois et être remplacé par son adjoint. “Il y a des choses qui ne passe plus. On n’a pas d’esprit communautaire. Il n’y a pas de sujet structurant. il y a du désintérêt de la part d’un certain nombre d’élus qui font preuve d’indifférence et d’irresponsabilité sans véritables débats au sein de l’assemblée, seules deux ou trois personnes prenaient la parole.”
La communauté Monts Rance et Rougier en chiffres
Regroupement de 23 communes : 37 élus dont 1 présidente et 9 vice-présidents : 1 représentant par commune sauf Camarès ( 6) Belmont (6) Montlaur ( 3) St Sernin( 3).Personnel: 7 agents administratifs, 27 agents techniques. Budget de fonctionnement: 7 millions d’euros . Le financement est assuré par: les dotations de l’Etat, la fiscalité des ménages et des entreprises et des taxes sur les énergies renouvelables. Pour exemple: 630 kilomètres de route à entretenir soit 100m de route par habitant. Coût du traitement des déchets : 1 M€.
Monique Aliès , présidente de la communauté des communes Monts Rance et Rougier le concède. “On a moins de temps à passer dans les communes pour de petits travaux car on a plus de compétences en matière de tourisme, du social, de l’économie, du logement…Par contre on est présent au niveau de la voirie qui nous prend beaucoup de temps.” Sur l’aspect financier Monique Aliès l’élue se veut rassurante. “La Com Com n’est pas en difficulté financière”. Elle tient à préciser le sujet de l’EPHAD de Brusque. “C’était trop lourd à financer et pas dans les compétences de la communauté pour une structure régie par une association privée.”
Quant au manque de projet structurant, la présidente tient à rappeler que “la Com Com est maître d’œuvre en ce qui concerne le projet de construction d’équipements à l’Abbaye de Sylvanès et d’une MAM (maison assistantes maternelle) à Belmont.” Pour sa part Cyrille Urrusty, directeur des services indique “être en permanence à la recherche des maîtrises des coûts dans un contexte difficile.” Une manière de mettre en lumière les limites du système.