Le froid glacial de ce jeudi n’a pas empêché les centaines de manifestants de se réunir dans les rues de Paris. Partis de la place de la Bastille à 14 heures, le cortège de la CGT, à l’origine de la journée d’action, rejoint par celui de Sud Solidaires et de la FSU, a mené le pas, suivi de FO et de l’UNSA.
Le défilé mêlant des agents publics et des salariés des entreprises privées « reflète l’importance des revendications communes, s’essouffle Amina, 37 ans, démissionnaire de l’opérateur Bouygues, entre deux chants. La seule façon de lutter contre la politique de l’offre qu’on nous impose, c’est de faire entendre nos voix dans la rue. »
« Encore une fois on ne pense qu’aux profits »
Du côté des entreprises, depuis septembre, les plans sociaux se succèdent à un rythme effréné, touchant aussi bien l’industrie – l’annonce des deux fermetures de sites Michelin a frappé les esprits – que la grande distribution, avec la suppression de 2 300 emplois à Auchan.
C’est pourquoi l’union syndicale Solidaires exige « un droit de veto des Comités sociaux et économiques (CSE) sur les plans de licenciements, l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices et le remboursement des aides publiques pour chaque entreprise qui licencie », affirme son secrétaire national Aurélien Boudon.
Une journée importante pour les travailleurs du rail également. À l’aube du démantèlement de Fret SNCF, Aymeric s’alarme des conséquences climatiques de cette décision. « Encore une fois on ne pense qu’aux profits, au détriment de l’impact environnemental qui va être désastreux. Remettre des camions sur les routes dans la crise écologique qu’on traverse, c’est juste insupportable », s’agace le cheminot de 29 ans.
Déjà mobilisés le 5 décembre dernier, les agents de la fonction publique ont à nouveau battu le pavé ce jeudi avec les « mêmes revendications », synthétise Emmanuelle Jollet, secrétaire départementale FSU Île-de-France : « Nous demandons au prochain gouvernement l’augmentation du point d’indice, l’abandon des trois jours de carence et la remise en place du Gipa (garantie individuelle du pouvoir d’achat). On ne veut plus de cette politique de l’offre, il est urgent d’investir dans les services publics ».
« Dans les Bouches-du-Rhône, certains élèves n’ont plus de prof jusqu’en janvier car les contractuels embauchés en début d’année ne peuvent plus être payés. Les caisses sont vides. C’est grave », affirme Paul-Arthur. « Stop au mépris et au prof-bashing », ajoute Ève Laborie, enseignante.
Au milieu du cortège, tous équipés de drapeaux ou de pancartes, les étudiants s’adonnent aux slogans militants. « On est là pour dénoncer la détérioration des services publics. Moi j’attends de recevoir mes APL depuis début septembre, s’indigne Tristan, étudiant parisien de 23 ans, on espère un gouvernement qui cesse de réprimer les travailleurs et les minorités. »
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