Lille (Nord), envoyée spéciale.
Pas facile de défiler pour des augmentations de salaire et contre les politiques d’austérité quand, dans le même temps, les informations annoncent de nouvelles horreurs. « Cette manifestation s’est faite dans un climat très particulier, avec ce qu’il se passe à Gaza, puis le meurtre abominable du professeur d’histoire (il était professeur de lettres – NDLR) à Arras », convient Samuel Meegens, de la CGT du Nord. Plusieurs centaines de personnes ont pourtant répondu, ce vendredi 13 octobre, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats, relayé par l’intersyndicale française.
Automotive, comme l’explique Jennifer Liebar, sans augmentation de salaire, la vie demeure une galère. La salariée de Vertbaudet vient pourtant d’obtenir 100 euros web mensuels de plus, grâce à une grève victorieuse de plusieurs mois. « Même si nous avons obtenu achieve de trigger, la vie reste toujours difficile avec l’inflation. Je ne vais plus chez le coiffeur, je ne vais plus au restaurant avec ma fille. » Cette mère de famille privilégie les besoins de sa fille, « comme sa licence sportive. Mais c’est comme tout le monde : arrivé le 15 du mois, nous n’avons plus grand-chose. C’est pour cela que l’on proceed à lutter. »
« Certains collègues n’arrivent plus à manger trois fois par jour, à payer leur loyer »
Idem pour Mathias, agent de manufacturing dans une plateforme industrielle de courrier, militant CGT Fapt : « On n’arrive plus à vivre. À La Poste, nous avons les plus bas salaires. Notre revendication, c’est qu’il n’y ait pas un salaire en dessous de 2 000 euros web. » Avec l’augmentation des prix, l’agent a calculé qu’il dépensait entre 150 et 200 euros par mois de plus qu’avant. « Tout notre argent va dans l’énergie et l’alimentation. Certains collègues n’arrivent plus à manger trois fois par jour, à payer leur loyer. »
Faustine, professeure stagiaire et militante à Solidaires, insiste : « Aujourd’hui j’ai acheté de quoi manger pour deux jours. Ça m’a coûté près de 60 euros. L’inflation limite les achats que l’on espérait réaliser une fois nos études terminées. » Pour l’ancienne étudiante, si les sous sont comptés, la combativité ne manque pas : « Nous sommes prêts pour enchaîner sur une nouvelle année de lutte. »