Le maire Michaël Delafosse a conduit une délégation montpelliéraine de Shanghai à Chengdu et Pékin pendant la première semaine vacances de Toussaint. Outre les liens d’amitié entretenus depuis plus de quarante ans avec Chengdu, il s’agissait de développer de jeter les bases d’échanges commerciaux à venir.
Le renouvellement des accords de jumelage entre Montpellier et Chengdu, initié en 1981 par Georges Frêche, était l’épicentre de la visite de la délégation conduite par Michaël Delafosse en Chine à la Toussaint. Tout un symbole, cette signature entre les deux maires était aussi un prétexte pour défendre la place à part qu’occupe Montpellier dans l’Empire du Milieu. La raison est simple : elle a été la première ville en France à s’être jumelée avec une chinoise. Dans un pays où la force du symbole est capitale, l’idée visionnaire de Georges Frêche s’est transformée en précieux héritage. Un legs dont Michaël Delafosse entend bien faire prospérer dans tous les domaines. Au nom de l’amitié sino-française bien sûr et de l’emploi aussi avec une mégalopole qui pèse aujourd’hui plus de 20 millions d’habitants.
Vignerons, Université, CHU, jeu vidéo, Rectorat dans la délégation
“On était attendu ici”, assure le maire qui a demandé à Julie Frêche de l’accompagner. “Sa présence était un élément de la crédibilité de la délégation. Une délégation importante car nous avons uni nos forces.” Outre les vignerons, des représentants de l’Université de Montpellier, du CHU, du Rectorat et du monde économique étaient présents. Chacun jouant sa partition au gré des visites conduites au pas de charge de Shanghai à Chengdu et pour finir, à Pékin.
A ce titre, les liens entre les écoles de Montpellier à Chengdu – qui compte plus de 3 000 élèves en maternelle et primaire – et de Chengdu à Montpellier constituent le socle de l’amitié entre les deux villes. Même si comme le souligne le maire, “on ne se déplace pas pour parler, on se déplace pour faire”, l’apprentissage du chinois est le maillon essentiel pour communiquer. Alors qu’ils étaient une centaine de jeunes Montpelliérains à découvrir Chengdu chaque année avant le Covid, “ce chiffre est tombé à une trentaine, indique Franck Le Cars. Il fallait renvoyer un signal fort.” Impressionné par la progression du niveau de français des petits chinois en primaire, le directeur de région académique aux relations internationales veut renforcer la coopération. “Pourquoi pas rêver d’un projet scolaire autour de la préservation de l’environnement au centre des pandas de Chengdu ! On a des leçons à apprendre de la Chine.” Une certitude partagée par Chen Zhyong, maire adjoint de Chengdu, prêt à “développer l’enseignement en ligne et les activités éducatives à travers des semaines déchanges entre jeunes.” Une volonté à nouveau mentionnée par le maire Wang Fenchao au moment de signer le renouvellement du jumelage. Outre les échanges linguistiques, Montpellier et Chengdu “ont été à l’origine de nombreuses premières dans les relations sino-françaises. Ce sont des modèles d’échanges pour nos gouvernements”, insistait le maire de Chengdu.
Une surtaxe sur les véhicules électriques chinois
Si la délégation montpelliéraine a été accueillie à bras ouverts et le maire reçu tel un chef d’Etat, cette visite officielle se déroulait sur fond de tension euro-chinoise. L’Europe a voté une surtaxe de 35 % sur les voitures électriques chinoises estimant que l’aide de Pékin au secteur automobile constituait une concurrence déloyale. La France a voté pour, pas l’Allemagne. En rétorsion, la Chine a réhaussé ses droits de douane sur le cognac et l’armagnac. Pas le vin… “C’est une épée de Damoclès qu’on a au-dessus de la tête, confirme Jean Lacauste, l’un des onze vignerons présents au sein de la délégation. On est une variable d’ajustement dans les négociations commerciales.” Un frein pour les importateurs chinois sachant qu’une bouteille est déjà vendue six fois son prix à l’arrivée.
Faire rayonner Montpellier à l’international
Cette toile de fond n’a pas empêché les membres de la délégation de jouer les VRP de Montpellier tous azimuts. Chez Trip.com pour mettre en avant la destination de la capitale languedocienne en avant sur son site, chez Ubisoft et Virtuos pour vanter le savoir-faire montpelliérain en termes d’industries culturelles et créatives, chez Health & Biotech pour “vendre” une place au sein du Biopôle Medvallée, au Fise à Shanghai pour démontrer la vitalité des sports extrêmes ou encore à l’hôpital mère-enfant de Chengdu pour développer les coopérations avec le CHU… Dès la rentrée, ce lundi, le maire a promis la mise en place d’un monitoring de la délégation pour transformer la visite en futurs emplois et liens d’amitié renforcés.