Les façades de briques rouges sont masquées, pour quelques jours, par les manèges bariolés des forains. Stands de tirs à la carabine, machines à sous et échoppes de barbes à papa se succèdent sur fond de musique techno et d’animations enthousiastes. Comme tous les ans, la ducasse s’est installée place Marmottan à Bruay-la-Buissière.
Ancienne cité minière du Pas-de-Calais, la commune est devenue une place forte du Rassemblement national, depuis que le parti d’extrême droite a conquis la mairie aux municipales de 2020. Lors des législatives du 30 juin, le RN y a réalisé un de ses plus hauts scores, en élisant au premier tour le député sortant, Thierry Frappé, avec 66,91 % des voix.
Dans la tête de ses électeurs, le résultat national prévaut toutefois. « On est dégoûtés, s’exclame Frédéric Pannequin, jean bleu et polaire rouge, croisé à l’entrée de la ducasse. On est passé près de la victoire. » Son père soutenait Jean-Marie Le Pen, lui glisse un bulletin « Marine » à chaque élection depuis qu’il est en âge de voter.
« Mais cette fois, ça n’a pas marché, car Macron a bloqué les votes pour que Marine ne passe pas », lâche ce forain, habitant de Bruay, reprenant le refrain d’une élection volée qui circule chez les sympathisants RN depuis l’annonce des résultats du second tour.