C’est un nouvel échec cinglant pour le président de la République. Une nouvelle promesse non tenue. Le locataire de l’Élysée n’est donc pas parvenu à nommer un premier ministre dans le délai qu’il s’était lui-même fixé. La parole présidentielle a perdu tout crédit et Emmanuel Macron navigue à vue.
Jamais un chef de l’État français, quelle que soit sa couleur politique, ne se sera autant discrédité dans l’essence même de sa fonction. Pourquoi ça coince ? Parce qu’il s’entête dans une voie sans issue. Il tente un renversement d’alliances sans avoir cédé un pouce sur la nature de sa politique. Quel que soit le casting d’un nouvel attelage politicien de l’extrême centre, la censure planera sur tout nouveau gouvernement piloté par l’Élysée.
Tout commanderait à une cohabitation avec les forces du Nouveau Front populaire, comme le dicte depuis juillet le verdict des urnes. Et on ne pourra pas reprocher aux formations de gauche de ne pas avoir accepté le dialogue. Sur les retraites, les salaires, les services publics… le président de la République ne veut rien lâcher quant à sa politique de l’offre, qui a pourtant sévèrement échoué sur tous les plans : chômage artificiellement résorbé, services publics délabrés, gaspillage des deniers publics pour des aides et exonérations fiscales au profit des grands groupes qui licencient, explosion du déficit, des inégalités et de la pauvreté, soumission au chantage des marchés financiers… C’est cette politique qui a été censurée le 4 décembre, et rejetée par les électeurs à deux reprises au printemps dernier. Le chef de l’État préfère prendre le risque du blocage politique, de l’instabilité et de la censure à répétition.
Cette semaine, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne démissionnerait pas mais, plus surprenant, qu’il ne dissoudrait pas l’Assemblée nationale avant 2027. Aveuglé par son fantasme de monarque républicain, l’artisan du chaos se rêve encore en « maître des horloges ». Lui qui a connu le soulèvement des gilets jaunes devrait se méfier de la cocotte sociale qui boue à petit feu. « Ça va finir tragiquement », avait-il lâché cet été en évoquant la fin de son quinquennat. Il en sera le seul responsable.
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