Le secrétaire national du PCF se déplace à Alès et dans le Gard ce mardi 13 février avec Léon Deffontaines, tête de liste du parti aux élections européennes prévues du 6 au 9 juin 2024.
Vous vous déplacez à Pont-Saint-Esprit puis à Alès, où vous tiendrez une réunion publique en vue de ces élections. Venir dans le Gard et le bassin alésien, est-ce que c’est avant tout parce que ce territoire a des racines communistes encore bien ancrées ?
Les racines, elles existent et elles sont fortes. Le PCF a une histoire dans ce bassin industriel où on a mené beaucoup de batailles pour l’emploi et la défense des ouvriers. Mais c’est aussi parce que ces racines sont encore vivantes. Les élus communistes, les militants, avec d’autres, ont réussi ici à gagner une belle bagarre pour la réouverture d’une voie ferroviaire (la ligne droite du Rhône, NDLR). Pour nous, le développement du train, c’est bon pour le climat et, normalement, bon pour le pouvoir d’achat si on se bat pour les tarifs.
Notre liste s’adresse aussi à ceux qui ont pu voter à l’extrême-droite
Même si des valeurs communistes persistent, le Gard, surtout en zone rurale, est de plus en plus séduit par le Rassemblement National qui tente, lui aussi, de convaincre les abstentionnistes. Comment pensez-vous convaincre cet électorat qui peut se sentir abandonné par les politiques ?
En s’adressant à eux, tout simplement. Moi, je ne demande pas aux gens pour qui ils ont voté avant. C’est pour cela que je les invite tous à venir à notre rencontre ce mardi soir. Il y a une forte attente dans notre pays à ce que ça change. À ce que le travail soit correctement rémunéré. À ce que nos services publics fonctionnent. Le parti communiste, avec d’autres forces de gauche, nous portons des propositions très concrètes qui défendent le monde du travail et nos services publics. Une France qui protège, qui protège le pouvoir d’achat, les emplois, qui se bat pour la réindustrialisation du pays. C’est pour cela que notre liste s’adresse aussi à ceux qui ont pu voter à l’extrême-droite, qui n’apporte pas autant de solutions à ces questions-là. Mais aussi à ceux qui, à gauche par exemple, ont voté “non” au traité constitutionnel européen en 2005, et qui cherchent une perspective progressiste.
Votre ligne européenne serait donc un équilibre entre souveraineté nationale et partenariats européens ? Quelles seraient vos prérogatives ?
D’abord, défendre les ouvriers. Je parle autant de ceux des usines que ceux des champs et ceux de nos services publics. Quand on travaille beaucoup et qu’on est peu payé, on fait partie du monde ouvrier. Ce sont eux qui ont besoin d’être défendus aujourd’hui. En France comme en Europe aussi. Nous voulons combattre le “dumping social” qui nous oppose et met en concurrence les travailleurs des différents pays de l’UE. D’autres partis de gauches en Europe se battent de la même manière sur ces aspects-là.
Nous pensons que le mix énergétique nucléaire/renouvelable est un véritable atout pour la France
Sera-t-il éventuellement possible de réaffirmer des liens avec les eurodéputés LFI ?
Les députés européens qui combattent l’Europe libérale se retrouvent dans un même groupe : The Left. Nous siégerons ensemble même si, sur d’autres sujets, nous avons des différences importantes. Par exemple nous défendons des grands projets qui peuvent apporter des réponses aux habitants comme au climat, comme la ligne ferroviaire Lyon-Turin en Savoie. Je regrette que les écologistes et les Insoumis s’y opposent. De la même, nous pensons que le mix énergétique nucléaire/renouvelable est un véritable atout pour la France. Il faut continuer à investir dans ces deux ressources. Je regrette qu’il y ait ces différences avec les autres forces de gauche, mais ce n’est pas grave ! Les élections européennes permettent de voter pour la liste dont on se sent le plus proche.
Votre tête de liste est Léon Deffontaines. Vous clôturez la liste en ce qui vous concerne. Léon Deffontaines, 27 ans, c’est une manière pour lui de faire un peu “ses armes” en politique ?
Il n’y a pas de plan de carrière chez nous (rires) ! L’idée, c’est d’abord de faire confiance à la jeunesse. Léon Deffontaines a déjà traversé le pays quand il était responsable de la jeunesse communiste. Il faut faire confiance à ces jeunes qui ont plein d’appétits. Il s’adresse aux jeunes mieux que n’importe qui d’autre. Il s’engage pour le climat, pour la paix, contre le racisme. Mais aussi pour l’emploi. Léon vient de la Somme, fortement impactée par la désindustrialisation. Avec ce regard, jeune, et cette envie d’une Europe où les jeunes générations sauront s’unir. En même temps, il sera épaulé par ceux qui ont plus d’expérience ! André Chassaigne, député depuis plusieurs mandats, sera cinquième sur la liste. Tout comme Emmanuel Maurel, député européen sortant, qui sera troisième et qui apportera ses compétences.
La réunion publique de Fabien Roussel et Léon Deffontaines se tient mardi 13 février à 19h à l’espace la Fare Alais de Saint-Martin-de-Valgalgues.