« Nous avons affaire au plus mauvais projet de loi de finances depuis 2023 », s’indigne le député PCF Nicolas Sansu. À l’Assemblée nationale, les parlementaires communistes (députés du groupe Gauche démocrate et républicaine et sénateurs Républicains, citoyens et écologistes) ont planché en vue de la commission mixte paritaire sur le budget 2025 qui s’ouvre jeudi 30 janvier.
Face à un gouvernement qui refuse de dégager de nouvelles recettes, ils ont déposé simultanément mercredi 29 janvier une proposition de loi contenant vingt mesures d’urgence sociale et fiscale. « Il est possible d’avoir un budget ambitieux qui réponde aux besoins des Français sans baisse drastique de la dépense publique », affirme Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K, à l’occasion d’une conférence de presse.
« Des demandes des syndicats, des associations et des travailleurs »
Les groupes tablent sur 84 milliards de recettes en s’attaquant à l’évasion fiscale et aux différentes niches et en instaurant une taxation sur les transactions financières. Parmi les autres mesures phares avancées : l’abrogation de la réforme des retraites, l’indexation des salaires sur l’inflation, l’augmentation du Smic à 1 600 euros net mensuels, l’instauration d’une taxe sur les très hauts patrimoines, la rehausse du point d’indice des fonctionnaires de 10 %, ainsi que le rétablissement de l’impôt sur les sociétés.
« Toutes ces mesures sont au service de la solidarité nationale et non au profit d’une poignée d’individus », appuie le président GDR à l’Assemblée nationale, André Chassaigne. Des propositions pensées pour répondre aux attentes des Français, qui « ont voté pour un gouvernement issu du Nouveau Front populaire et donc pour un budget adéquat. Ce sont des demandes des syndicats, des associations et des travailleurs », affirme le sénateur PCF du Val-de-Marne, Pascal Savoldelli.
« Nous refusons cette parodie de démocratie », écrivent les parlementaires dans un communiqué, qui exigent du gouvernement qu’il soumette un nouveau texte « afin que la représentation nationale puisse exercer pleinement sa fonction délibérative ».
« Il faut que les lignes bougent »
Cette proposition de loi prend donc le contre-pied des plans du projet de loi 2025, qui prévoit des coupes claires dans les budgets des services publics, des collectivités, de la Sécurité sociale, défendus par François Bayrou et son prédécesseur Michel Barnier, qui lui ont valu la censure.
Pour les élus communistes, la situation socio-économique impose de changer de cap : la pauvreté, les prix des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter alors que les salaires stagnent. Dans le même temps, les inégalités de patrimoine explosent. « Aujourd’hui, 18 % des ménages français sont à découvert tous les mois. 31 % des Français qui sautent des repas et ce sont en majeure partie des travailleurs », déplore la sénatrice Cathy Apourceau-Poly.
Nicolas Sansu surenchérit : « En proposant un budget de droite, François Bayrou nourrit la division du pays. Mais il faut que les lignes bougent dans cette société de rentiers. » Faute de quoi, alertent les parlementaires, « les tenants du libéralisme nous amèneront droit dans le mur ».
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