Pour Arnaud, les promesses d’accessibilité des transports franciliens ont le goût d’une « vaste blague ». Atteint de troubles autistiques et d’une maladie génétique qui lui impose de se déplacer avec des béquilles, cet informaticien de 45 ans, qui réside dans les Hauts-de-Seine, est dans l’impossibilité de prendre les transports en commun.
Pour se rendre à l’hôpital Lariboisière, où il est suivi, ainsi qu’à des rendez-vous professionnels, il fait appel au réseau PAM (Pour aider à la mobilité). Depuis plusieurs semaines, il a un mal de chien à accéder à la nouvelle plateforme de réservation, « absolument pas ergonomique », et doit faire face à des situations kafkaïennes.
Exemple : « Un véhicule m’amène à l’hôpital avec 30 minutes de retard et, avant même que j’arrive, on m’annonce que celui qui assure mon retour est déjà sur place avec 30 minutes d’avance. Comme je ne peux pas le prendre, sauf à manquer mon rendez-vous, il repart et me laisse en rade ! »
Des galères en cascade
Ce service de transport à la demande, d’adresse à adresse, réservé aux personnes à mobilité réduite, handicapées ou dépendantes avec un taux d’invalidité de plus de 80 %, a été créé en 2003 à Paris et en 2011 dans les autres départements franciliens. Il a vocation à pallier le manque d’accessibilité des transports en commun et de permettre à des personnes en incapacité de les prendre de se déplacer quotidiennement, à un tarif se rapprochant de celui d’un ticket de bus ou de métro.
Géré par les départements et la Ville de Paris depuis sa création, le service est désormais régionalisé. Et c’est là que ça coince ! Île-de-France Mobilités en a confié l’exploitation aux entreprises Keolis (filiale privée de la SNCF) et Citémobil, pour le transport des personnes ; Kisio, filiale du géant Keolis, a remporté le marché pour la planification des courses via une plateforme unique de réservation, d’information et de facturation.