À quelques jours de la réouverture en grande pompe de la cathédrale de Notre-Dame, Emmanuel Macron ne lésine pas sur l’opération communication, ce vendredi 29 novembre, en effectuant une « ultime visite de chantier ». Il y a fort à parier que les risques sanitaires pris par les travailleurs et les riverains liés au plomb relâché dans l’air à l’occasion de l’incendie du 15 avril 2019 ne seront pas évoqués.
À cette occasion, la CGT Paris, l’association de santé au travail Henri Pézerat ainsi que l’Association des Familles Victimes du Saturnisme (AFVS) alertent, dans un communiqué, sur le fait que les autorités françaises n’ont rien fait pour protéger les personnes concernées de la toxicité du plomb, qui recouvrait la toiture et la flèche. En effet, lors de l’incendie, « 400 tonnes de plomb » ont été « relâchées dans l’air », précise le communiqué. Les associations dénoncent « un scandale sanitaire et écologique ».
Une juge d’instruction aurait été désignée
D’autant que Notre-Dame a été reconstruite à l’identique. « La nouvelle toiture et flèche ont de nouveau été recouvertes de plomb laminé », déplorent également les organisations. Et pour cause, la substance, par ingestion ou inhalation, peut provoquer le saturnisme, provoquant des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs), mais aussi irréversibles (retard mental et/ou psychomoteur…), selon les informations d’Assurance maladie.
Ainsi, en juin 2022, les trois organisations ont porté plainte contre X avec constitution de parties civiles pour mise en danger de la vie d’autrui, avec deux familles de riverains. « Une juge d’instruction a été désignée. Mais aucun procès ne s’est ouvert », assurent les auteurs du communiqué, qui déplorent « les lenteurs de la justice ».
« Nos demandes de protection n’ont pas été entendues »
Et ces organisations luttent depuis cinq ans. Au moment où l’incendie a eu lieu, les organisations demandaient l’application des règles de prévention. « Nous avions revendiqué le confinement de l’édifice, sa décontamination immédiate, l’information et le suivi médical des personnes vivant ou travaillant dans les espaces contaminés au plomb (crèches, écoles, services publics, immeubles résidentiels, commerces…) », détaillent-elles.
Mais sans résultat. « Nos demandes visant la protection des travailleurs et de la population n’ont pas été entendues », déplorent les organisations pointant à nouveau la « reconstruction à l’identique ». Et d’assurer : « L’édifice réunit désormais tout à la fois, les dangers du relargage de poussières de plomb, issues de la flèche et de la toiture, et les risques d’un nouvel incendie avec la présence des mêmes matériaux – bois et plomb – qui ont brûlé en avril 2019 ».
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