En grève illimitée depuis le 12 décembre, une bonne centaine de salariés de la société de nettoyage Acna (Armement, cabine, nettoyage, avion), filiale de Servair et sous-traitante d’Air France, s’apprête à passer les fêtes sur le piquet.
Des représentants syndicaux de la CGT, de la CFDT, de SUD mais aussi la députée FI Julie Garnier et d’autres soutiens venus en nombre, se sont réunis lundi 23 décembre, entre 8 heures 30 et 10 heures 30, devant le siège, au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), pour la plus grande journée de débrayage en presque deux semaines de mobilisation. Chaque matin, les grévistes cessent le travail deux heures, avant de réitérer le soir, puis de terminer par un ultime arrêt entre 22 heures 30 et minuit et demi.
4 avions à nettoyer par jour
La fronde des salariés prend ancrage en 2018, lorsque Acna adopte un « accord de performance collective », sous couvert de problèmes financiers. « Depuis, nos conditions de travail ne cessent de se dégrader », soupire Salif, délégué CGT à Roissy. Le texte acte notamment la fin des week-ends prolongés, mis en place pour compenser la pénibilité des tâches qui leur incombent. Il souligne : « Monter et descendre des marches, devoir rester penché, s’accroupir… C’est extrêmement fatigant comme travail, surtout lorsque l’on vieillit. »
Déjà chargés de nettoyer quatre avions par jour à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, sur des vacations de 7 heures et 8 minutes, les salariés sont vent debout contre une nouvelle proposition d’aménagement du temps de travail présentée par la direction en avril, dans le cadre de négociations portant sur les précédents accords.
En échange de concessions, il s’agirait d’astreindre les employés à des journées dépassant les 8 heures, durant lesquelles ceux-ci devraient nettoyer cinq appareils, soit un de plus. « Cela implique une nouvelle augmentation de rendement, faisant suite à – entre autres – une fusion des services de nettoyage et d’armement ayant déjà intensifié notre polyvalence », note le cégétiste, Salif.
Répression de la lutte
Si les représentants syndicaux estiment avoir lancé un mouvement dans les clous, en remettant le 9 décembre un préavis de grève, listant la centaine de personnes souhaitant y prendre part, pour un premier débrayage quarante-huit heures plus tard, soit le 11 décembre, ce n’est pas l’avis de la direction.
Celle-ci a immédiatement fait parvenir des courriers à une centaine de salariés les convoquant à un entretien préalable en vue d’une « éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement », invoquant une mobilisation « frauduleuse » dans une communication interne. Après que l’inspection du travail a estimé, dans un avis remis à la société le 20 décembre, que cette grève était réglementaire, la hiérarchie a finalement suspendu les convocations, souhaitant plutôt lancer une procédure judiciaire.
Dans cette même note, la direction souhaite que les « auteurs soient identifiés et leur responsabilité engagée à hauteur des lourds préjudices financiers et d’image subis par l’Acna ». Le délégué syndical CGT de Roissy CDG, Ghannouchi, n’a pas l’intention de baisser les bras face à ce qu’il qualifie de « répression de la lutte ».
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