« Indignité », « mensonges » venus « d’une officine au service de la gauche », « une fable »… Dans l’affaire du possible financement libyen de la campagne présidentielle du candidat Nicolas Sarkozy en 2007, l’ex-locataire s’est beaucoup épanché sur les plateaux télévisés.
Pour se défendre, il a péroré avec comme argument ultime « personne n’y comprend rien ». C’est cette phrase qu’a reprise ironiquement à son compte le documentariste Yannick Kergoat dans son film enquête, s’appuyant sur le travail des journalistes de Mediapart Fabrice Arfi, Karl Laske et Michaël Hadjenberg, pour démêler les fils de cette histoire.
Que signifie ce titre ironique, Personne n’y comprend rien ?
Karl Laske : Nous avons vraiment la volonté d’aller sur le terrain de Nicolas Sarkozy dans cette affaire qui, paradoxalement, a beaucoup vécu par ses démentis. Dans les médias, on leur a souvent donné plus d’importance qu’aux faits eux-mêmes. Pas à Mediapart, où nous avons écrit 150 articles sur cette histoire, un livre, une BD, un podcast et sans doute bientôt en ferons-nous des mugs et des chaussettes.
Cette histoire a surtout vécu par la manière, la puissance, la force de conviction de Nicolas Sarkozy – un animal médiatique spectaculaire – pour délégitimer un journal, une enquête et même la justice. Il a pour principe de faire le procès de la justice quand elle s’intéresse à lui.
On utilise cette phrase de Nicolas Sarkozy pour dire : chiche, allons sur le terrain du spectaculaire pour montrer qu’une fois que la poussière de la communication est retombée, il y a des faits bruts, contraignants et forts qu’on peut mettre en scène de manière sincère et honnête. Qui plus est au moment de l’ouverture du procès historique de l’affaire Sarkozy-Kadhafi où le bruit médiatique va générer une énorme curiosité citoyenne.