Dominique Boutonnat quitte la présidence du CNC (Centre national du cinéma) après avoir été condamné, vendredi 28 juin, à 3 ans de prison, dont 1 an ferme, pour agression sexuelle sur son filleul. Le tribunal correctionnel de Nanterre a estimé que les actes décrits à l’audience du vendredi 14 juin allaient « particulièrement loin dans le cadre d’une agression sexuelle ». Dominique Boutonnat effectuera sa peine d’un an de prison à domicile avec un bracelet électronique.
Le producteur de 54 ans a « réaffirmé son innocence » et décidé d’interjeter appel de ce jugement, selon un message envoyé aux agents du CNC dans lequel il précise en avoir « averti Rachida Dati, ministre de la Culture, qui a confié l’intérim de la présidence du CNC à son actuel directeur général délégué, Olivier Henrard ».
Son filleul dénonce une tentative de fellation imposée
Les faits dénoncés par son filleul remontent à un séjour dans sa maison de campagne en Grèce, en août 2020. Selon le jeune homme alors âgé de 21 ans, son parrain se serait mis sur lui et aurait tenté de le masturber, de lui imposer une fellation et de l’embrasser après l’avoir pris en photo nu dans sa piscine.
Le filleul de Dominique Boutonnat a expliqué aux enquêteurs avoir « perdu 10 kg en trois semaines et songé au suicide » après cette nuit-là. Une expertise psychologique, ordonnée dans le cadre de l’information judiciaire, a confirmé que le jeune homme souffrait d’un stress post-traumatique consécutif aux faits dénoncés, avait révélé France Info.
Le secteur du cinéma demande sa mise en retrait depuis des mois
Le désormais ancien président du CNC a, dès les premières investigations, reconnu uniquement des « baisers consentis », « des gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose ». Il avait maintenu cette version lors de l’audience du 14 juin au tribunal correctionnel de Nanterre, avouant avoir « merdé » par la suite. Le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement avec sursis. « On est allés très près de quelque chose qui aurait été criminel », avait estimé le procureur.
Depuis la révélation des accusations, le secteur du cinéma s’était mobilisé pour demander sa mise en retrait de ses fonctions, alors qu’il avait été reconduit à son poste en juillet 2022 malgré sa mise en examen pour tentative de viol en février 2021.
Le parquet de Nanterre a depuis écarté cette qualification, mais avait demandé qu’il comparaisse devant la justice pour agression sexuelle. Placé sous contrôle judiciaire, l’alors président du CNC avait donc comparu libre le 14 juin. Sollicités par l’AFP, les représentants du CNC avaient déclaré que « les faits allégués, qui relèvent de la sphère privée, sont sans aucun rapport » avec l’activité de l’institution.
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