Une enquête exclusive de l’ONG BLOOM révèle un scandale sanitaire majeur : 100 % des conserves de thon testées en Europe contiennent du mercure, un dangereux neurotoxique. Plus inquiétant encore, l’étude montre qu’il existe une complicité entre les autorités et l’industrie thonière depuis les années 1970.
Contamination généralisée
L’enquête menée sur 18 mois auprès de 148 canettes provenant de cinq pays européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie) a produit des résultats alarmants. Plus d’une canette sur deux (57 %) dépassait la limite maximale de mercure la plus stricte définie pour le poisson (0,3 mg/kg). Un record a même été établi par une canette Petit Navire achetée à Paris, avec un niveau 13 fois supérieur à cette norme.
Un lobby puissant aux commandes
L’enquête met en lumière comment le puissant lobby du thon a obtenu des autorités un seuil de mercure « acceptable » trois fois plus élevé pour le thon que pour les autres poissons. Cette norme n’a aucune justification sanitaire : elle a été fixée uniquement pour permettre la commercialisation de 95 % de la production de thon.
Des mesures d’urgence s’imposent
Face à ce scandale, BLOOM, qui milite contre la destruction de l’océan, du climat et des pêcheurs artisanaux, et l’ONG Foodwatch, spécialiste de l’agro-industrie soucieuse de la protection des consommateurs, appellent à une action immédiate :
Alignement du seuil de mercure autorisé dans le thon sur la norme la plus stricte (0,3 mg/kg). une interdiction immédiate des produits dépassant cette limite Retrait du thon des cantines scolaires et des établissements sensibles Action responsable de la grande distribution européenne
Le thon, poisson le plus consommé en Europe (4,9 kg par personne et par an en France), représente un risque sanitaire sous-estimé, notamment pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Deux ONG alertent sur la contamination au mercure des boîtes de thon pic.twitter.com/iD8vCztB0Y
– BFMTV (@BFMTV) 29 octobre 2024