La politique du bâton. Après les révoltes ayant suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) en juin 2023, la première ministre a dévoilé jeudi 26 octobre une série de mesures répressives visant essentiellement à punir les mother and father.
Devant plusieurs maires, Élisabeth Borne a commencé son discours en ces termes : « Les violences de juin ont profondément choqué les Français. Elles vous ont frappés de plein fouet. Alors, nous devons collectivement tout mettre en œuvre pour qu’elles ne se reproduisent pas. » Sans shock, elle n’a pas abordé la query fondamentale des relations entre la police et la inhabitants, ni celle de la lutte contre les discriminations, pourtant au cœur des inquiétudes.
Automobile, à écouter Élisabeth Borne, les révoltes de juin n’ont pas grand-chose de social, ni de politique. Les annonces de Matignon se résument au chorus sécuritaire : mise en place d’un énième plan de lutte contre le trafic de drogue, « encadrement » des jeunes délinquants par des militaires, multiplication par cinq du montant de l’amende pour non-respect du couvre-feu.
« Stage de responsabilité parentale » et « bannissement numérique »
Les mother and father aussi sont sommés de participer à des « phases de responsabilité parentale » ou à des « peines de travaux d’intérêt général » s’ils manquent à « leurs devoirs éducatifs ». La première ministre souhaite également que les deux mother and father soient tenus « responsables financièrement » en cas de dégradations causées par leur enfant mineur. « Personne ne doit pouvoir se dédouaner. Chacun est responsable devant la société », a jugé la locataire de Matignon.
En outre, cette dernière veut autoriser le « bannissement numérique » pendant six mois des jeunes ayant diffusé sur leur compte des contenus violents ou encourageant à la violence. Enfin, elle a annoncé le déploiement d’ici la fin de l’année d’une « power d’motion républicaine », composée de policiers, d’officiers de police judiciaire, de fonctionnaires des funds, de personnels éducatifs et de travailleurs sociaux, qui sera d’abord testée à Besançon, Valence et Maubeuge.
Plus généralement, à aucun second durant toute l’intervention d’Élisabeth Borne il n’a été query des providers publics, hors police. Des mesures plus sociales devraient être dévoilées par la première ministre depuis Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) ce vendredi 27 octobre, lors du comité interministériel de la ville. En première ligne face aux problématiques de logement, de santé et d’éducation, les élus locaux attendent des réponses « fortes » du gouvernement.
« Si d’aventure le comité interministériel de la ville n’était pas à la hauteur, la colère exprimée dans l’appel de Lyon (lancé le 18 octobre par une centaine d’élus – NDLR) s’entendra, se verra et se sentira », a prévenu Damien Allouch, le secrétaire général de l’affiliation des maires Villes et banlieue. « Les habitants sont avec nous, assure-t-il. Au lendemain des émeutes, nous les tenions en pleurs dans nos bras. À présent, nous devons leur dire que nous n’avons pas encore de réponse du président de la République. » Si ce n’est la matraque.