Plusieurs mois après les premiers scandales touchant le géant agro-alimentaire Nestlé concernant l’eau en bouteille, les sénateurs lancent, vendredi 7 juin, une « mission flash » sur le contrôle des industriels des eaux en bouteille. La rapporteuse EELV Antoinette Guhl, compte bien « interroger le contrôle de toutes les eaux vendues comme minérales naturelles ou de source en France pour comprendre ce qui a été défaillant », déclare-t-elle, dans une interview au Le Parisien, vendredi 7 juin.
L’objectif pour la sénatrice écologiste est de réaliser des « recommandations, notamment sur l’information en temps réel des consommateurs. » La parlementaire précise que, si à la fin de la mission flash, le lundi 15 juillet, toutes les informations nécessaires n’étaient pas obtenues, une commission d’enquête parlementaire serait lancée en septembre. Un dispositif au pouvoir plus étendu et qui peut durer plus longtemps. Ces travaux parlementaires ont été déclenchés suite à une série de graves défaillances quant à la qualité des eaux en bouteille révélées ces derniers mois.
De multiples scandales
À commencer par cette affaire, dévoilée il y a cinq mois, à laquelle sont mêlés l’État et le numéro un de l’eau minérale dans le monde : Nestlé Waters. La ministre de l’Industrie de l’époque Agnès Pannier-Runacher autorisait le recours à des traitements interdits d’ultraviolets et de filtres à charbon sur certaines de ses eaux (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex), révélaient franceinfo et Le Monde dans une enquête publiée mardi 30 janvier. Cette pratique toucherait 30 % des eaux « de marque » et 100 % des bouteilles de Nestlé, selon le travail journalistique.
Début avril, les révélations se poursuivent. En plus d’être traitées illégalement, les eaux sont contaminées. Franceinfo et Le Monde dévoilent une note de l’Anses dans laquelle l’agence de sécurité sanitaire évoque notamment des contaminations microbiologiques régulières (bactéries coliformes, Escherichia coli, entérocoques) sur de nombreux puits « pouvant atteindre à plusieurs reprises une concentration élevée ».
La présence de polluants éternels (PFAS) est également relevée, ainsi que des pesticides dont le taux peut dépasser le seuil réglementaire pour l’eau minérale naturelle. Le niveau de confiance est jugé « insuffisant » pour assurer « la qualité sanitaire des produits finis ».
Un mois plus tard, nouveau scandale : de nouvelles particules sont mises en cause dans l’eau en bouteille, fin avril. Cette fois elles seraient « d’origine fécale ». Le groupe Nestlé a annoncé avoir été contraint de détruire une partie de la production de la marque Perrier, l’une de ses filiales, « par précaution », après la découverte de bactéries dans un de ses forages de Vergèze (Gard), qui se sont propagées suite à la tempête Monica. Cinq jours plus tôt, le préfet du Gard avait exigé que l’entreprise suspende « sans délai » l’exploitation de l’eau à cet endroit.
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