Un puissant mouvement de contestation embrase la Martinique depuis début septembre. En cause : les prix des produits alimentaires 40 % supérieurs à ceux de l’Hexagone. Le territoire est victime de son insularité, mais aussi de l’héritage d’une période coloniale encore tenace.
En réponse à ce mouvement d’ampleur, les tarifs de 6 000 produits de l’alimentaire vont baisser progressivement, jusqu’à 20 %, à compter du 1er janvier 2025 grâce à un effort sur l’octroi de mer et la TVA. Jugeant cette diminution trop faible pour compenser l’écart de prix entre l’île et l’hexagone, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro caribéens (RPPRAC) a refusé la ratification de l’accord et à maintenir la pression sur les autorités.
Barrages et blocages contre la vie chère
La nuit de dimanche 20 à lundi 21 octobre a été marquée par de nouvelles violences urbaines, la préfecture signalant une « douzaine de barrages » érigés, une station-service « pillée » et un blessé parmi les forces de l’ordre, avant une journée de blocages contre la vie chère. Le préfet de Martinique a dans la foulée déclaré le prolongement du couvre-feu de minuit à 5 heures jusqu’au 28 octobre sur l’ensemble du territoire.
Le RPPRAC, en partie à l’origine des appels aux blocages et au maintien des mobilisations, estime également insuffisant le nombre de produits concernés par l’accord. « On va faire tout ce qu’il faut faire pour que ce problème-là (de la vie chère) puisse être réglé », avait déclaré à la sortie des négociations Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC. « On parle de 6 000 produits sur 40 000. (…) Tout le monde est d’accord sauf le RPPRAC », avait-il également indiqué.
Après un premier couvre-feu partiel mis en place du 18 au 26 septembre pour contenir les émeutes, le préfet a décrété de nouvelles interdictions de déplacement nocturne sur l’ensemble du territoire à compter du 10 octobre. Ces mesures étaient en vigueur jusqu’à lundi 21 octobre au matin.
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