Ce dimanche 9 mars 2025, Mark Carney a été élu pour succéder à Justin Trudeau au poste de Premier ministre du Canada. Qui est cet économiste novice en politique ?
L’ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada (BoC), Mark Carney, a été élu dimanche par le Parti libéral au pouvoir comme successeur du Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau, montrent les résultats officiels, sur fond d’inquiétudes à propos de la guerre commerciale avec les États-Unis. Mark Carney, 59 ans, a remporté 86 % des voix et devancé l’ancienne ministre des Finances, Chrystia Freeland, au cours d’un scrutin auquel seuls près de 152 000 adhérents du Parti libéral ont pris part. Auparavant, M. Carney n’avait jamais été élu.
Justin Trudeau avait annoncé en janvier dernier sa démission après neuf années au pouvoir, secoué par une crise politique interne et en pleine chute dans les enquêtes d’opinion. Cette décision a poussé le Parti libéral à organiser rapidement une élection pour désigner son nouveau chef de file et Premier ministre de facto. Il appartient désormais à Mark Carney, novice en politique, d’appeler à la tenue prochaine d’élections fédérales – un scrutin doit être organisé avant le 20 octobre prochain.
Au cours de la campagne des Libéraux, l’ancien gouverneur de la BoC a dit être le mieux placé pour relancer le parti, distancé depuis de longs mois par les conservateurs dans les sondages à l’échelle nationale, et pour superviser les négociations commerciales avec l’administration du président américain Donald Trump. Les droits de douane annoncés par le chef de la Maison blanche font planer la menace d’une crise de l’économie canadienne, dépendante des exportations.
Favorable à des mesures commerciales de rétorsion
Mark Carney, qui a récolté le plus de soutiens parmi les élus libéraux et a soulevé les fonds de campagne les plus importants, a mis en avant son expérience d’ancien gouverneur des banques centrales britannique et canadienne – personne avant lui n’avait occupé successivement ces deux postes.
Il s’est dit favorable à des mesures commerciales de rétorsion équivalentes en dollars à celles décidées par Washington et a promis de relancer les investissements, déplorant un manque de croissance économique sous Justin Trudeau.
Les tensions entre le Canada et les États-Unis, après que Donald Trump a répété son intention de faire du pays le 51e État américain, ont redonné du souffle dans les sondages aux Libéraux, qui ont à l’unisson prévenu de la menace et dressé un parallèle entre le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre, et le président américain.