La justice, « si à cette époque fortunée il existe encore une justice », écrivait Baudelaire, « saura bien interdire les citoyens qui n’auront pas su faire fortune ». Il était mesuré, car ce que demandent tous ceux qui réclament la plus extrême sévérité pour les « voleurs de poules », en stigmatisant le laxisme des juges, c’est l’impunité des puissants. Vont-ils la rendre inéligible ? s’insurge en une le Journal du dimanche, où un avocat déclare que « la partialité de la magistrature pose un profond problème démocratique ».
Dans le Figaro, le chroniqueur Mathieu Bock-Côté évoque l’« acharnement judiciaire démentiel » dont sont victimes Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, traités comme des « chefs de gangs » qu’il faudrait exécuter de manière exemplaire « pour purifier les mœurs de la République ».
Dans la Tribune dimanche, Bruno Jeudy n’est pas en reste, pour qui « on doit rappeler que l’humeur des magistrats n’entre pas dans le Code pénal et qu’un bon juge condamne le crime sans haïr le criminel ». On avait compris de travers. Le vrai procès en cours, c’est celui de la justice et de l’État de droit.
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