Face aux mauvais airs trumpistes entonnés par le Rassemblement national, la gauche n’entend pas faire la sourde oreille. La riposte démocratique se poursuit. Une semaine après la manifestation organisée à Paris par les Écologistes et la France insoumise, une trentaine d’organisations appellent, ce samedi 12 avril, à se rassembler pour défendre la justice et l’État de droit face à la « théorie d’un complot fomenté par un gouvernement des juges » développée par l’extrême droite, qui conteste la condamnation de Marine Le Pen à une peine de prison et d’inéligibilité dans l’affaire des assistants au Parlement européen.
« Depuis la condamnation, il y a une offensive qui comprend des menaces contre les magistrats », alerte Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT. La centrale syndicale fait partie des organisateurs de ces manifestations qui doivent avoir lieu dans une quinzaine de villes en France, aux côtés de la Ligue des droits de l’homme, de SOS Racisme, SOS Homophobie ou encore d’Attac, de Greenpeace ou du Planning familial. À Paris, cela prendra la forme d’un grand meeting, à 17 heures, place de la République.
« Le RN défend une justice de classe »
Sera aussi présent le Syndicat de la magistrature (SM), régulièrement pris pour cible par l’extrême droite et la droite comme soi-disant preuve d’une justice militante, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau allant jusqu’à les qualifier de « juges rouges ». Pointant que les magistrats du procès du RN ont « rendu leur décision collégialement » (et que la plupart ne sont pas membres du SM), le syndicat rappelle dans un communiqué commun à toutes les organisations mobilisées que « l’État de droit est également ce qui contribue à ce que les relations qui se nouent entre les citoyennes et les citoyens ne soient pas abandonnées à la violence, à la force, aux pouvoirs sans limites, aux mauvaises passions mais puissent être régulées par des normes juridiques ».
Le PCF appelle aussi à manifester ce samedi « pour l’égalité de toutes et tous devant la loi ». Même chose pour les socialistes, qui s’inquiétaient, dimanche dernier, qu’une manifestation « apporte de l’eau au moulin de l’extrême droite, qui voudrait faire croire que la décision des magistrats est une décision dictée par la gauche », selon les mots du premier secrétaire du PS, Olivier Faure. « L’appel de samedi a l’avantage de représenter un éventail très large de la société civile », répond Gérard Ré, de la CGT – ce n’était pas le cas du rassemblement du 6 avril.
D’autant que la défense de l’État de droit face à l’extrême droite ne se limite pas à la question des mésaventures juridiques de Marine Le Pen. « Le RN défend une justice de classe où les députés et les cols blancs pourraient échapper à la loi, souligne Gérard Ré. Mais on va rappeler qu’ils remettent en cause aussi les droits des travailleurs, qu’ils souhaitent liquider certaines instances de délibération et sont hostiles aux CSE dans les entreprises. Ça aussi, c’est l’État de droit. »
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