A 18 jours du premier tour des élections législatives anticipées, le président français fustige les extrêmes et tente de sauver la situation face à une probable défaite de la majorité présidentielle.
Emmanuel Macron s’est exprimé mercredi devant les journalistes, dans sa logorrhée caractéristique, qui a duré près de deux heures. Pour dire quoi ? Pour justifier la dissolution de l’Assemblée et affirmer qu’il ne voulait pas « donner les clés du pouvoir à l’extrême droite ». (Voir notre article : Macron : Barrer la route de l’Elysée à Marine Le Pen). Il en profite pour s’en prendre violemment aux extrêmes, et notamment à Eric Ciotti, le chef du parti LR, qui a décidé pour adhérer au Rassemblement National.
Un besoin de clarification
Au vu des chiffres des élections européennes du 9 juin, Emmanuel Macron est bien conscient que le sort de la majorité présidentielle, ou de ce qu’il en reste, est très menacé. Pour sauver ce qui peut encore l’être, Macron a souligné l’importance d’un « dialogue constructif » avec ceux qui rejettent les extrêmes. Il s’est présenté comme le défenseur d’un « bloc central, progressiste, démocratique et républicain ». Il invite les sociaux-démocrates, les écologistes, les chrétiens-démocrates et les gaullistes à rejoindre son parti. Pour lui, « les masques tombent » depuis le 9 juin. Macron a appelé à une clarification des positions au sein des partis traditionnels, notamment le Parti socialiste et Les Républicains. , face aux alliances avec les extrêmes.
Une charge contre les extrêmes
Le président n’a pas épargné ses attaques contre l’extrême gauche, qualifiant leur politique de « fiscalité totalement déraisonnable » et critiquant leur opposition à l’énergie nucléaire. Il s’en est également pris à Jean-Luc Mélenchon et à ses alliés, affirmant que leurs positions ne correspondent plus aux valeurs républicaines. le RN et LFI « ont des dirigeants qui sortent de la République et de ses valeurs ».
Le futur gouvernement
Le Président a renouvelé sa confiance à Gabriel Attal pour diriger le gouvernement, tout en précisant que sa composition exacte serait déterminée après les élections législatives. Il a également évoqué plusieurs réformes clés, dont la réforme du chômage “indispensable”, a-t-il dit, la construction de huit nouveaux réacteurs nucléaires et l’encadrement de l’usage du téléphone et des réseaux sociaux pour les jeunes.
Politique régalienne et internationale
Le Président a souligné son objectif de renforcer un « axe régalien » pour protéger les valeurs républicaines, réduire l’immigration clandestine et organiser un grand débat sur la laïcité. En termes de diplomatie, Macron a insisté sur la nécessité pour « la France d’être une puissance militaire indépendante » et a critiqué l’opposition à la dissuasion nucléaire française et à l’OTAN.
La campagne du Premier ministre
En conclusion, le chef de l’Etat s’est dit « confiant en la France, en l’avenir », malgré la lourde défaite aux élections européennes et « la colère exprimée par nos compatriotes ». Il a affirmé que « de toute façon, il faudra gouverner autrement, dans le respect, avec sérénité et dignité, au service du pays ».
“Une conférence de grands mots sans remède aux grands maux, ou l’erreur de plus, révélatrice de la totale déconnexion de Macron..”
Le style de son discours prouve qu’il n’a absolument pas compris la réalité de la France qui le rejette par le truchement du RN…
Une adresse bien… pic.twitter.com/wCoFpkWVee
– 📣Ella Kelian (@EllaKelian) 12 juin 2024
57% des Français souhaitent la démission de Macron en cas de défaite aux législatives
🔗 Sondage CNEWS/Europe 1/JDD : https://t.co/yGnrjxYfmy pic.twitter.com/XWy8MJ0Mdg
— Le JDD (@leJDD) June 12, 2024