Lancée en juin, l’association citoyenne et consensuelle a commencé ses travaux.
On verra bien jusqu’où ira Lunel collectif, mais voilà une jeune association qui énonce clairement ses ambitions : elle travaille à un projet et à une liste pour les prochaines municipales et ambitionne même, d’ores et déjà, de conquérir la ville. Mais d’ici là, Lunel collectif veut faire preuve de méthode et d’organisation. En fait, Lise Florès, Raphaël Valette et Emeline d’Antonin, à l’origine du projet, n’ont rien inventé. Ils assument d’avoir copier-coller Poitiers collectif. Et pour cause. L’initiative lancée dans la préfecture de la Vienne, avant les municipales de 2020, a fait chuter la municipalité PS sortante.
Ouvrir le débat sans la tutelle des partis
Même si Emeline Antonin est encartée au PS et que Lise Flores et Raphaël Valette sont les animateurs du groupe local Les Ecologistes, Lunel collectif affiche, à ce stade, une farouche volonté de tenir à distance les organisations politiques et rejette l’estampille “de gauche”. « Pour travailler, on a posé notre casquette politique afin d’aller chercher ce que veulent les gens en ouvrant le débat », explique Lise Florès. « J’en ai marre de la politique nationale où ça n’avance pas.Là, nous sommes sur un projet qui vise à faire travailler ensemble un collectif de citoyens et qui pourrait avoir une application locale concrète », confie, pour sa part, Emeline d’Antonin pour préciser son engagement dans Lunel collectif. « C’est au citoyen de décider, la question démocratique c’est la base du projet », ajoute Ludivine, autre membre de l’association. Même analyse de la part d’autres participants. Paul souhaite « davantage de prise en considération de la parole citoyen », tandis qu’Eric met en avant la réussite de l’expérience de Poitiers collectif : « Ici, chacun vient avec sa personnalité, sa disponibilité, ses objectifs et apprend à travailler en équipe. »
Une charte de valeurs
Côté méthode, l’association repose d’abord sur une charte de valeurs. Peut s’engager à Lunel collectif « tout citoyen qui donne la priorité aux valeurs sociales, environnementales et démocratiques ». Mais la charte compte aussi une autre obligation : « Toutes les décisions doivent faire consensus. Si un sujet est clivant, on l’abandonne. Le but, c’est d’éviter l’hégémonie que ce soit d’une personne, ou d’un parti », souligne Lise Florès.Dans cet esprit, la désignation des futurs candidats, prévue en novembre à l’issue de la rédaction du projet municipal approuvé par tous, sera consensuelle ou ne sera pas. « La liste sera composée de personnes désignées par le groupe comme étant les plus capables, de personnes tirées au sort et enfin, de personnes venues des partis politiques », détaille Lise Florès.
Cinq thématiques en réflexion
L’heure, pour le moment, est encore à l‘émergence d’un projet autour de cinq thématiques : le dynamisme et l’activité dans la ville ; la nature et le bien-être urbain ; la mobilité et l’urbanisme durable ; la mixité, le vivre ensemble et le social ; la fierté locale et le rayonnement. « Elles ont été définies après une enquête auprès des Lunellois que nous avons réalisée en porte à porte, sur le marché et sur les réseaux sociaux », précise Raphaël Valette. Cinq thématiques désormais étudiées par petits groupes et possiblement enrichies, au fil des mois, de témoignages et expertises sollicitées à l’extérieur.Un travail synthétisé lors d’une réunion mensuelle, tous les 2e samedis du mois, comme ce fut le cas ce samedi 14 décembre, au restaurant Derrière l’Eglise. Apprendre à travailler ensemble et obtenir un maximum de consensus, c’est le défi des prochains mois pour cette ambitieuse association qui, pour l’heure, manque encore de forces vives.