On le sait, l’histoire se répète. D’abord comme une tragédie, puis comme une farce. Dans les années 1970, les officines ultra-libérales, comme l’Association pour les libertés économiques et le progrès social (Aleps), étaient arrosées par les caisses secrètes du patronat de combat de la métallurgie (UIMM) pour camoufler leurs menées anticommunistes. Aujourd’hui, leurs héritiers directs, vénérant toujours Friedrich Hayek et Milton Friedman, passés de Reagan et Thatcher à Milei et Trump, apparaissent dans les filets de Périclès…
Ainsi, l’Institut de recherches économiques et fiscales (IREF), et son site internet Contrepoints, reçoivent l’un et l’autre un soutien affiché du milliardaire exilé fiscal en Belgique, tout en cultivant, comme l’IFP, des liens avec des think tanks américains fédérés au sein du réseau Atlas. « Nous bénéficions de très nombreux dons privés, assure à l’Humanité Nicolas Lecaussin, directeur de l’IREF. Aucun donateur n’a d’emprise sur notre activité et notre liberté d’agir. »
Loïk le Floch Prigent ou Sophie de Menthon assument… en partie
Issu du même tonneau, le lobby anti-services publics Contribuables associés*, dont le porte-parole décrivait ces derniers jours le budget de Bayrou comme « socialiste », aurait, d’après la Lettre, reçu des conseils des équipes de Stérin pour sa stratégie vidéo en ligne. La dernière de ses grosses productions, réalisée, selon le générique, « sur une idée de Bartholomé Lenoir » – un de ses dirigeants devenu député dans le cadre de l’alliance Ciotti-Le Pen -, viendrait de dépasser les trois millions de vues.
Tandis que Loïk le Floch Prigent indique à notre journal avoir reçu 500 euros en guise d’« adhésion » de Périclès à son Cercle Entreprises et Libertés, Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal Ethic, nous dit n’avoir touché – nuance – « aucune aide, mais un simple soutien financier pour la tenue logistique d’un colloque sur l’éthique fin 2024 ». Interrogée sur le projet d’union des droites extrêmes central pour Périclès, l’ex-proche d’Alain Madelin affirme défendre simplement une « approche libérale de l’économie ». « Le reste ne m’intéresse pas, ajoute-t-elle. Je me retrouve personnellement tout à fait dans le libéralisme et les positions défendues par David Lisnard. »
Il y a encore ce tout jeune think tank, l’Institut des Français de l’étranger (IFE). Il n’a été monté que l’année dernière avec des apports de Périclès et de « plusieurs grands donateurs qui souhaitent conserver confidentiel le montant de ces aides », invoque Pierre-Jean Doriel, son directeur général. « Notre principale dépense, de loin, est notre équipe permanente, encore fort modeste », ajoute-t-il. Sa vocation, c’est de publier de petites notes de comparaison internationale des politiques publiques.
Il en déjà fait paraître notamment sur la dette grecque ou l’externalisation des frontières et de l’asile en Australie, une occasion de saluer la politique de la postfasciste Giorgia Meloni qui « souhaite construire ce type de centres en Albanie ». Mais aussi sur la natalité, en collaboration avec l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID). Un pourvoyeur d’études fort bien calibrées – selon la dernière, les immigrés arrivant d’Asie du Sud-Est ont une « trajectoire remarquable d’intégration », eux – qui est une des grandes références de la mouvance Stérin. « Il n’y a aucun lien formel entre nos deux think tanks, assure Pierre-Jean Doriel. Nous avons simplement collaboré ponctuellement. »
Cette structure fait partie de celles qui n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’Humanité portant sur le soutien apporté par Périclès, ses valeurs et ses activités.
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