Le conseil municipal a pris acte, à l’unanimité, de l’avant-projet sommaire de musée. L’opposition a salué un file qui avançait enfin après des années de tâtonnements.
On aurait pu s’attendre à une belle et longue passe d’armes sur le sujet du grand musée de Béziers. Elle n’a pas vraiment eu lieu, peut-être en raison de l’absence du conseiller d’opposition communiste Nicolas Cossange. Anne-Marie Reysseguié, conseillère d’opposition LR, a juste tenu à résumer les épisodes qui ont nourri le feuilleton de ce projet.
Elle a notamment rappelé les inquiétudes créées par l’approbation de la vente du palais des évêques, de l’ancienne maison d’arrêt et de l’aile Champeau au promoteur Les Villages d’or, en novembre 2016, pour y installer une résidence séniors de standing et un hôtel. “Béziers, notre patrimoine”, affiliation montée par les élus d’opposition avait alors déposé un recours au tribunal administratif et le conseil municipal avait fait le choix, en juillet 2017, de scinder la vente en trois events distinctes.
Un audit des autorités de tutelle recommande le regroupement des musées
En novembre de cette même année, le vol d’un tableau de Chirico au musée Fabregat et des “circumstances inacceptables” de l’exposition Survage au musée Fayet, dénoncées par le musée d’Alès qui prêtait ses œuvres, avait entraîné un audit par les autorités de tutelle, ministère de la Tradition et Drac. Leurs conclusions préconisaient le regroupement des musées sur le website du palais des évêques. Le maire, Robert Ménard, annonçait que les musées resteraient fermés et qu’il lançait le projet de Grand Musée de Béziers.
Le nouveau projet muséal est approuvé le 23 septembre 2019, sans qu’il ne soit présenté. Et devient un argument de campagne pour les municipales. En cas de réélection, Robert Ménard annonce l’ouverture du musée en 2025. Le préprogramme est d’ailleurs adopté le 20 septembre 2020, trois mois après la réélection. Un concours d’architectes est lancé. Un an après, le choix de Guicciardini et Magni est acté.
L’opposition prend acte
Las. Au début de cette année, le maire annonce qu’il renonce au projet, trop coûteux en termes de fonctionnement et en informe le ministère d la Tradition. Très vite, il envisage d’y déménager les companies de l’Agglo Béziers Méditerranée. Mais la faisabilité de ce transfert est délicate. Et, ce lundi 20 novembre, l’avant-projet sommaire est donc présenté au conseil qui en prend acte, l’opposition se réjouissant de le voir aboutir. Et le maire, citant Nietzsche, pour conclure : “Ce n’est pas le doute qui rend fou, ce sont les certitudes” après avoir ironisé, répondant à la conseillère d’opposition : “Vos amis auraient pu faire pendant 20 ans, mais vous n’avez rien fait. Merci de donner acte à ce beau projet.”