Les conséquences des 4 milliards d’euros de coupes budgétaires imposées au Ministère du Travail dans la loi de finances 2025 commencent à se faire sentir. Ce vendredi 14 février, les acteurs de l’insertion par activité économique (IAE) ont prévenu des menaces qui pèsent sur les 300 000 personnes éloignées de l’emploi qu’accompagnent les 4 600 structures du secteur. Leur rencontre mercredi 12 février avec la ministre en charge du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, ne les a pas rassurés.
Les représentants des huit fédérations de l’économie sociale et solidaire font le même constat. « L’IAE est un filet de sécurité qu’il faut préserver » affirme Antoine Laurent, conseiller auprès de la délégation générale de la Fédération des entreprises d’insertion. Les organisations en veulent pour preuve leur taux de « sorties positives » : 60 % des personnes sous contrat d’insertion trouvent une activité professionnelle pérenne en fin de processus. Or, comme l’affirme Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité, « le gouvernement, par la loi Plein Emploi, affiche une volonté de résoudre les problématiques liées au travail ». Mais la responsable de la structure d’insertion voit « un paradoxe dans la baisse de budget d’un outil particulièrement adapté pour répondre à cette question ».
30 000 contrats en moins ?
Les entreprises d’insertion craignent un effet domino : la réduction des budgets conduit à un nombre moindre de personnes à accompagner. Les structures seraient donc contraintes de diminuer leurs effectifs. Les difficultés sont d’autant plus prégnantes que les coupes budgétaires ne datent pas d’hier.
Alors qu’il demandait pour 2023 un budget de 100 millions d’euros destiné à financer les structures, dans le plan d’investissement dans les compétences (PIC), le secteur a vu la somme baissée à 85 millions en 2023, puis 70 en 2024. Mais « avec 30 millions en moins, c’est 30 000 personnes qui ne recevront pas une formation professionnelle » déplore Antoine Laurent.
Malgré un premier rendez-vous infructueux avec la ministre, les huit fédérations « ont réaffirmé leur volonté de travailler avec elle pour trouver une solution », selon David Horiot, président de Chantier École. Lors de leur entrevue de mercredi, Astrid Panosyan-Bouvet aurait exprimé sa crainte que « 2025 soit une année noire sur le front du chômage ». L’IAE a justement vocation d’aider les personnes les plus éloignées de l’emploi à en retrouver un.
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