Après les députés de La France insoumise (LFI), c’est au tour du groupe Écologiste et social de demander la suspension de l’accès à l’Assemblée nationale des journalistes du média d’extrême droite Frontières. Dans son édition magazine du 9 avril, ce dernier publie un dossier sur « LFI, le parti de l’étranger » avec les noms, photos et données personnelles des collaborateurs parlementaires du mouvement populiste de gauche. S’ensuit depuis une campagne de cyberharcèlement contre ces personnels de l’Assemblée nationale.
La CGT – collaborateurs parlementaires (CGT-CP) a organisé le 9 avril un rassemblement pacifique dans les jardins du palais Bourbon. Les journalistes du journal d’extrême droite s’en sont approchés, protégés par des députés et collaborateurs parlementaires d’extrême droite. Un député communiste et des députés socialistes se sont interposés. Un député communiste qui ne faisait que prendre une photographie a été accusé de violences contre une journaliste. Une « fake news » (fausse nouvelle) auquel est habitué ce journal.
Des macronistes réticents à agir
« Face à ces agissements dangereux, nous demandons au Bureau de l’Assemblée nationale d’acter la suspension temporaire et immédiate de l’accréditation de Frontières à l’Assemblée nationale, jusqu’à la décision du bureau quant aux règles d’accréditation des médias. Leur présence constitue un trouble manifeste à l’ordre public », demande le groupe Écologiste et social par voie de communiqué, jeudi. La veille, le groupe socialiste avait qualifié de « méthodes (…) inacceptables » la mise en cause nominative de collaborateurs parlementaires.
Du côté des macronistes, on joue la montre. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet a dans un communiqué publié mercredi condamné « ces incidents ». Elle rappelle qu’« aucune démarche pouvant s’apparenter à une mise en scène où à des provocations » dont sont coutumiers les journalistes de Frontières.
Faisant un parallèle douteux, elle indique qu’elle « le rappellera au média Frontières, comme elle avait déjà pu le faire récemment auprès de Madame Élise Lucet ». La journaliste avait demandé à des députés de se soumettre à un test antidrogue – ce qui avait suscité l’émoi d’une partie des élus. Elle annonce qu’un travail est entrepris pour discuter des procédures d’accréditations.
La vice-présidente de l’Assemblée Naïma Moutchou (Horizons), elle, s’en lave les mains. Au nom du « droit de la presse », elle estime par communiqué que les contenus diffamants dont elle comprend qu’ils aient « pu heurter » sont l’affaire d’un tribunal. Elle dénonce ensuite « une manifestation houleuse dans l’enceinte de l’Assemblée nationale » et « des demandes d’interdiction d’accréditation ». Ni la vice-présidente ni la présidente de l’Assemblée ne s’expriment sur l’une des demandes de la CGT-CP : une protection fonctionnelle des collaborateurs parlementaires qui permettrait de faire prendre par l’institution les frais de justice.
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