La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a choisi le dernier jour de l’année 2024 pour publier les résultats d’une étude sur « l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans » quantifiant le « nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans être limitée par un problème de santé dans les activités de la vie quotidienne », à cette période de la vie.
Et ces données sont réjouissantes. En France, l’espérance de vie en bonne santé atteint désormais 77 ans chez les femmes et 75,5 ans chez les hommes. Parmi les années restant à vivre à 65 ans, la part de celles qui seront vécues sans incapacité croît depuis 2008 : elle est passée entre 2008 et 2023 de 44,7 % à 50,8 % pour les femmes, et de 47,7 % à 52,9 % pour les hommes.
Les causes de décès restent les mêmes
En 2022, la France est 5e parmi les 27 pays de l’Union européenne pour l’espérance de vie sans incapacité des femmes à 65 ans et 7e pour l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans. Elle est au 2e rang pour l’espérance de vie des femmes à 65 ans et au 4e rang pour celle des hommes.
S’appuyant sur les dernières statistiques, datées de 2022 et 2023, la Drees conclut que l’espérance de vie en bonne santé des Français a augmenté « d’un an et onze mois pour les femmes et d’un an et dix mois pour les hommes », depuis 2008, devenant ainsi « supérieure à la moyenne européenne : de deux ans et six mois pour les femmes et d’un an et quatre mois pour les hommes ».
Depuis 2008, « l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie », qui atteint 85,7 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes, selon l’Insee. En octobre dernier, Santé public France et l’Inserm indiquaient que la durée de vie moyenne, bien que s’étant allongée de quelques mois entre 2021 et 2022, restait fixée, dans notre pays, à 79,5 ans.
Les causes de décès restent principalement les cancers – un décès sur quatre –, suivis par les maladies cardiovasculaires avec un décès sur cinq, bien que les progrès médicaux et sanitaires aient fait gagner 30 % d’espérance de vie en cent ans dans les pays développés.
L’impact des inégalités
Les incapacités dans l’espérance de vie ciblées par l’étude de la Drees sont liées à plusieurs facteurs sociaux et médicaux ayant un impact sur la mortalité prématurée. Et leur recul n’efface pas l’impact des inégalités sociales. En juillet dernier, l’Insee démontrait que les hommes cadres de 35 ans vivent en moyenne cinq ans et trois mois de plus que les ouvriers.
Un écart estimé à trois ans et quatre mois concernant les femmes. L’étude insistait sur le fait que les parties de la population plus avantagées par leur niveau de vie consultent davantage médecins et spécialistes tandis que la consommation excessive d’alcool tout comme le tabagisme ou l’obésité sont toujours plus marquants parmi les classes sociales populaires.
Après la bonne nouvelle que représentent les résultats de l’étude de la Drees, ces dernières précisions sont importantes à garder en tête, notamment dans cette période où la droite et le patronat font bloc pour éviter l’abrogation de la dernière réforme des retraites, pourtant souhaitée par la majorité des Français.
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