Des cheveux blanchis par le temps et des corps affaiblis par une vie de labeur ; 400 à 500 retraités revendiquant une pension décente se sont rassemblées dans le 7e arrondissement de Paris, ce mardi 24 octobre, à l’appel de neuf organisations (UCR CGT, UCR FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-F, LSR, E & S-Unrpa). Des rassemblements du même sort se sont tenus dans plusieurs autres villes du pays. Derrière eux, 62 000 signataires d’une pétition réclament également « 10 % d’augmentation immédiate » des pensions !
L’instigateur du texte, Pascal Santoni (CGT), était présent à la manifestation parisienne : « L’habitude du gouvernement consiste à aller chercher de l’argent partout où il le peut et les retraités sont des cibles privilégiées pour cela. » Quant au coût de la mesure proposée, « il est facilement amortissable », selon lui : la suppression des exonérations de cotisations sociales des entreprises – qui représente 87 milliards d’euros – pourrait être réinjectée dans l’augmentation des pensions – qui coûterait 14 milliards d’euros.
Moins de vacances, de loisirs et de sorties
Une demande parcourt le cortège des personnes mobilisées : indexer la retraite de base sur l’inflation. Revendication d’autant plus légitime que cette mesure est inscrite dans le Code de la Sécurité sociale. Et l’annonce de Bruno Le Maire n’arrive pas à faire workplace de pansement. En septembre, le ministre de l’Économie a promis une hausse de toutes les pensions de 5,2 % dès le 1er janvier 2024.
Loin d’être suffisant, selon Marylène Cahouet, syndicaliste de la FSU, qui exprime un « besoin de rattrapage ». Depuis 2017, les retraités ont perdu entre 2,4 et 3,2 mois de pension, selon les chiffres des syndicats. Elle soutient : « C’est en cela que la pauvreté ne fait que s’accroître chez les personnes âgées. » Cela sans compter l’augmentation des produits de première nécessité, de l’énergie et de la complémentaire santé.
Les retraités n’en finissent pas de se serrer la ceinture, « le premier poste de dépense supprimé est celui des loisirs, des vacances et des sorties », s’écrie, dans le mégaphone, Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR (Union confédérale des retraités)-CGT.
Ce n’est pas Michèle Olivain, professeure retraitée, qui va dire le contraire. Elle, qui préfère inviter ses amis chez elle, plutôt que d’organiser des sorties probablement coûteuses. « C’est une série de contraintes financières qui fait que je me sens moins à l’aise que je ne l’ai été auparavant », déplore-t-elle.
Alors elle calcule, fait ses comptes et choisit minutieusement ses sorties. Jean aussi s’exerce aux calculs mentaux. Le retraité de 70 ans estime que « Macron n’a rien fait pour nous, les retraités ». Il a beau prendre les produits les moins chers lorsqu’il fait ses programs, la observe est toujours salée.