par Umar Manzoor Shah (Nairobi)jeudi 07 novembre 2024Inter Press Service
NAIROBI, 07 nov (IPS) – Le rapport 2024 sur les écarts d’adaptation du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a averti que les actions d’adaptation ne suivent pas le rythme des demandes croissantes d’une planète qui se réchauffe. Publié avant la conférence sur le climat COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le rapport, intitulé Come Hell and High Water, projette un avenir sombre où les communautés vulnérables subiront le poids des difficultés induites par le climat.
Il souligne que des stratégies d’adaptation solides et bien financées sont essentielles pour protéger les personnes les plus exposées au risque et appelle à une action mondiale immédiate et substantielle en matière de planification, de financement et de mise en œuvre de l’adaptation. Avec les demandes croissantes d’une planète qui se réchauffe. Publié avant la conférence sur le climat COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le rapport, intitulé Come Hell and High Water, projette un avenir sombre où les communautés vulnérables subiront le poids des difficultés induites par le climat.
Il souligne que des stratégies d’adaptation solides et bien financées sont essentielles pour protéger les personnes les plus exposées au risque et appelle à une action mondiale immédiate et substantielle en matière de planification, de financement et de mise en œuvre de l’adaptation.
Les incendies de forêt, les inondations et la hausse des températures continuent d’avoir des effets dévastateurs sur les populations du monde entier, en particulier sur les pauvres. La directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a souligné l’urgence d’intensifier les efforts d’adaptation : « Le monde ne parvient pas à s’adapter aux impacts climatiques actuels, sans parler de ceux qui surviendront si nous ne réduisons pas de manière décisive les émissions de gaz à effet de serre.
“Il est temps de considérer l’adaptation comme l’une des principales priorités de l’humanité, aux côtés de la réduction des émissions. Ceux qui en subissent déjà les conséquences méritent des mesures d’adaptation efficaces et équitables qui répondent à leurs besoins uniques.”
En outre, le rapport souligne que l’ampleur des impacts climatiques évolue plus rapidement que la réponse mondiale.
“L’adaptation n’est plus une option lointaine ; elle est désormais une priorité”, déclare Henry Neufeldt, rédacteur scientifique en chef du PNUE, résumant l’appel du rapport à une action urgente. Le rapport arrive à un moment où les pays devraient accroître leurs engagements financiers en faveur de l’adaptation dans le cadre du Pacte climatique de Glasgow.
Ce Pacte exhorte les pays développés à doubler le financement de l’adaptation destiné aux pays en développement d’ici 2025, un objectif qui s’aligne sur la nécessité d’un nouvel objectif quantifié collectif (NCQG) sur le financement climatique, dont la négociation est prévue à la COP29.
En outre, le PNUE note que le financement de l’adaptation n’a atteint que 28 milliards de dollars en 2022, contre 22 milliards de dollars l’année précédente. Bien qu’il s’agisse d’une augmentation notable, elle reste bien inférieure à ce qui est nécessaire pour faire face à l’ampleur des impacts du changement climatique. Selon le PNUE, les besoins mondiaux d’adaptation sont estimés entre 215 et 387 milliards de dollars par an jusqu’en 2030, ce qui laisse un déficit de financement important. Même doubler les flux de financement actuels ne comblerait qu’une petite fraction du déficit de financement de l’adaptation.
“Nous ne pouvons pas compter sur une seule source. La charge financière est trop lourde”, déclare Neufeldt. “Nous devons rechercher des modèles de financement créatifs et mobiliser les secteurs public et privé pour garantir que les ressources parviennent à ceux qui en ont le plus besoin.”
Selon le rapport, 87 pour cent des pays du monde ont mis en place au moins un plan d’adaptation, même si la qualité et la couverture varient considérablement.
Sur les 197 pays membres de l’ONU, 171 ont mis en place au moins un instrument national d’adaptation, mais 10 pays – la plupart aux prises avec un conflit interne ou une instabilité politique – n’ont pas encore lancé de plan formel d’adaptation. En outre, de nombreux plans d’adaptation manquent de calendriers et de budgets spécifiques, ce qui compromet leur efficacité.
Anne Hammill de l’Institut international du développement durable, co-auteur d’un chapitre sur la planification de l’adaptation, écrit dans le rapport : « Il y a une augmentation notable de la sensibilisation et de la préparation à la planification de l’adaptation à l’échelle mondiale. Cependant, pour certains pays, la fragilité et les capacités limitées sont présentes. obstacles à la formulation et à l’exécution de ces plans.
De plus, le PNUE constate que seulement 68 % des pays dotés de plans nationaux d’adaptation alignent ces stratégies sur leurs contributions déterminées au niveau national (CDN), les engagements climatiques pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Selon le rapport, cette déconnexion a entraîné un chevauchement des efforts et une utilisation inefficace des ressources.
“Lorsque les pays mettent à jour leurs CDN, ils doivent s’assurer qu’elles sont harmonisées avec les plans d’adaptation”, note Hammill. “Cet alignement est essentiel pour éviter les efforts redondants et pour rationaliser les investissements là où ils comptent le plus.”
La qualité inégale des plans d’adaptation signifie que même les pays dotés de stratégies établies peuvent avoir des difficultés à les mettre en œuvre. Dans de nombreux cas, les projets d’adaptation, en particulier ceux bénéficiant d’un financement international, n’ont pas d’effets à long terme. Par exemple, près de la moitié des projets évalués ont été jugés insatisfaisants ou non durables sans un financement externe continu.
« Pour être efficaces, les actions d’adaptation nécessitent un financement à long terme et un soutien local. Les mesures temporaires, bien que bénéfiques à court terme, ne parviennent souvent pas à remédier aux vulnérabilités sous-jacentes à long terme », indique le rapport.
La lenteur de la mise en œuvre laisse les communautés vulnérables exposées
Le rapport révèle que la mise en œuvre des mesures d’adaptation est très en retard par rapport aux efforts de planification, laissant les communautés à risque dangereusement exposées aux impacts climatiques. Une analyse des données montre que la mise en œuvre de l’adaptation n’a pas suivi le rythme accéléré du changement climatique. Les inondations, les incendies de forêt et les phénomènes météorologiques extrêmes touchent de plus en plus de millions de personnes, mais les obstacles financiers et institutionnels entravent les progrès dans la mise en œuvre de mesures d’adaptation efficaces.
Le rapport précise : « Les données sur la mise en œuvre de l’adaptation sont préoccupantes. De nombreux pays démarrent en force avec des projets d’adaptation initiaux, mais les maintenir s’est avéré difficile. Cet écart entre la planification et l’action entraîne souvent de graves conséquences pour les communautés vulnérables. »
Outre la nécessité de mécanismes de financement plus solides, le PNUE souligne l’importance de mesures d’adaptation inclusives qui intègrent les voix des communautés marginalisées. Bon nombre des groupes les plus touchés, notamment les femmes, les peuples autochtones et les populations économiquement défavorisées, sont fréquemment exclus du processus de planification.
« L’adaptation doit être inclusive et équitable », déclare Hammill. « Les groupes vulnérables sont souvent confrontés aux pires impacts climatiques, mais leurs voix restent sous-représentées dans le processus d’adaptation. »
Le déficit de financement de l’adaptation : un appel à de nouvelles approches
L’un des points centraux du rapport est le déficit persistant de financement de l’adaptation. Bien que les flux de financement public de l’adaptation vers les pays en développement aient connu une augmentation record d’une année sur l’autre, le PNUE souligne que même des gains substantiels sont loin de répondre aux besoins. “Les niveaux de financement actuels sont tout simplement insuffisants. Doubler le financement pourrait réduire l’écart d’environ 5 %, mais nous avons besoin d’objectifs beaucoup plus ambitieux pour répondre aux besoins.”
Pour combler le déficit de financement, le rapport préconise de passer d’un financement réactif, basé sur des projets, à une approche plus proactive et transformatrice. Cela nécessite un financement pour des mesures d’adaptation anticipées et systémiques, telles que la construction d’infrastructures résilientes au changement climatique et le renforcement de la protection sociale. Selon le PNUE, des instruments de financement innovants, tels que les obligations de résilience, l’assurance contre les risques et les paiements pour les services écosystémiques, pourraient mobiliser de nouvelles sources de financement pour l’adaptation.
Le rapport souligne que le secteur privé a un rôle clé à jouer. « Même si les fonds publics sont essentiels, nous avons besoin d’investissements privés pour intensifier l’adaptation », explique-t-il, ajoutant que dans des secteurs tels que l’agriculture, l’eau et les infrastructures, le financement privé peut être déterminant si des mesures de réduction des risques sont mises en œuvre. Cependant, le financement privé est souvent inaccessible aux plus vulnérables ; des partenariats public-privé et un soutien gouvernemental ciblé sont nécessaires.
Renforcement des capacités et transfert de technologies pour une adaptation efficace
Au-delà du financement, le rapport du PNUE appelle également à des investissements plus importants dans le renforcement des capacités et le transfert de technologie. Ces efforts sont essentiels pour donner aux pays en développement les moyens de gérer efficacement les impacts climatiques. Selon le rapport, les pays en développement ont besoin d’un soutien supplémentaire pour renforcer leurs capacités d’adaptation locales dans des secteurs tels que l’agriculture, la gestion de l’eau et la santé publique.
Le rapport souligne également l’importance d’une approche multidimensionnelle. “Le renforcement des capacités doit aller au-delà des solutions techniques. Cela nécessite d’investir dans les ressources humaines, les cadres politiques et l’engagement communautaire à long terme. Même si nous constatons que les besoins en capacités sont soulignés dans de nombreux plans nationaux, une approche stratégique et coordonnée fait toujours défaut.”
Le rapport indique que des secteurs tels que l’alimentation et l’agriculture reçoivent le plus de financements de développement liés à la technologie, mais que d’autres domaines cruciaux comme la protection des côtes et la préparation aux catastrophes ont besoin d’un soutien accru. Par exemple, les pays en développement sont confrontés à des obstacles dans l’adoption de technologies telles que l’irrigation à l’énergie solaire en raison des coûts d’installation et de maintenance élevés, ce qui rend leur utilisation généralisée difficile. Il suggère que combler ce fossé technologique nécessitera à la fois des investissements publics et la participation du secteur privé.
La voie à suivre à la COP 29 et au-delà
À l’approche de la COP 29, le rapport 2024 sur les écarts d’adaptation a souligné la nécessité d’une action décisive à Bakou pour garantir les engagements mondiaux en matière d’adaptation. Au cœur de ces discussions se trouve l’établissement d’un nouvel objectif quantifié collectif (NCQG) sur le financement climatique, successeur de l’objectif annuel de 100 milliards de dollars fixé en 2010. Selon le PNUE, ce nouvel objectif doit donner la priorité à l’adaptation et reconnaître les défis uniques. auxquels sont confrontés les pays en développement.
Andersen, qui dirigera la délégation du PNUE à la COP 29, exprime l’espoir que la communauté internationale se rassemblera autour de l’adaptation comme thème central.
En plus de fixer un objectif financier ambitieux, la COP 29 discutera des mécanismes permettant de mieux suivre les actions d’adaptation, d’établir un financement des pertes et des dommages et de s’attaquer au fardeau de la dette qui empêche les pays en développement de donner la priorité aux investissements d’adaptation. Le PNUE plaide en faveur d’un allègement et d’une restructuration de la dette comme moyen de libérer des fonds pour l’adaptation climatique, en particulier dans les pays où les coûts élevés de la dette éclipsent le financement de l’adaptation.
IPS UN Bureau Report
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