Dans le monde des affaires sous haute pression d’aujourd’hui, les exigences telles que l’atteinte des objectifs de vente et la gestion des relations clients sont déjà suffisamment exigeantes. Mais pour certains travailleurs, le véritable combat consiste à survivre aux conséquences d’un manager abusif.
Un comportement toxique de la part des superviseurs – y compris le ridicule public, les reproches injustes et les explosions de colère – peut pousser les employés talentueux au bord du gouffre, augmentant ainsi le risque de désengagement et de roulement de personnel. Il suffit de considérer le phénomène d’abandon discret de ces dernières années.
En tant que chercheurs en entreprise intéressés par la dynamique du lieu de travail, nous avons décidé d’examiner ces tendances troublantes. Notre objectif était d’explorer des stratégies permettant d’atténuer l’impact néfaste des comportements dits de « patron imbécile », comme insulter les employés en les qualifiant de « doux » pour avoir refusé de travailler le week-end.
S’appuyant sur une enquête menée auprès de 237 vendeurs interentreprises dans plusieurs secteurs, notre étude récemment publiée a révélé deux solutions peu coûteuses et à fort impact. La première consiste à encourager une utilisation productive des médias sociaux sur le lieu de travail. La seconde consiste à offrir des modalités de travail flexibles.
Les réseaux sociaux comme système de soutien
Dans certains lieux de travail, les managers considèrent les applications basées sur le lieu de travail et les plateformes plus larges, comme Instagram, LinkedIn et Microsoft Teams, comme des outils précieux de réseautage, de promotion et de coordination. Dans d’autres, ils critiquent ces espaces pour encourager le cyberloafing.
Cependant, une qualité sous-estimée des médias sociaux est leur rôle de système de soutien pour les travailleurs confrontés à un leadership toxique. Le journaliste LV Anderson a un jour décrit avec justesse Slack comme « un espace sûr où l’on peut se plaindre légèrement de la direction, des dynamiques de pouvoir et des inégalités subtiles sur le lieu de travail ».
Nos recherches soutiennent fortement ce sentiment, en soulignant comment les plateformes en ligne permettent aux employés de se connecter, de s’exprimer et de contourner les formalités du courrier électronique traditionnel.
Le pouvoir des modalités de travail flexibles
Un autre résultat clé est que le travail flexible peut aller très loin. Des horaires de travail personnalisés et des options de télétravail offrent une protection contre le stress causé par des superviseurs abusifs, avons-nous constaté.
Il est facile de comprendre comment cela fonctionne : les travailleurs se sentent valorisés lorsqu’on leur propose un horaire sur mesure qui répond à leurs besoins. Ce sentiment d’être apprécié aide à compenser le fardeau émotionnel de travailler sous la direction d’un patron imbécile.
Il n’est donc pas surprenant que de plus en plus de lieux de travail adoptent des configurations de travail flexibles. On estime que 58 % de la main-d’œuvre américaine – soit 92 millions de travailleurs – occupent actuellement des postes offrant une configuration à distance ou hybride, selon un sondage de McKinsey. La même enquête a révélé que 87 % des personnes acceptent les offres de travail à distance lorsqu’elles en ont la possibilité.
Ce que cela signifie pour les entreprises
Ces résultats constituent un appel à l’action pour les entreprises, d’autant plus que le mécontentement des employés coûterait aux entreprises américaines la somme colossale de 1 900 milliards de dollars par an.
Nos travaux suggèrent qu’encourager l’utilisation des médias sociaux sur le lieu de travail, tout en offrant des modalités de travail flexibles, peut créer une main-d’œuvre plus résiliente et mieux équipée pour relever les défis des managers, même les plus sévères. L’utilisation des deux techniques en tandem semble offrir la protection la plus solide.
Pour être honnête, ces interventions ne s’attaquent pas directement au comportement abusif des patrons. Pour résoudre ce problème, il faudra peut-être trouver des solutions plus complexes, telles qu’une formation ciblée et des pratiques de recrutement améliorées.
Mais nos recherches suggèrent que, dans le cadre d’un ensemble plus large de réformes de gestion, les médias sociaux et les modalités de travail flexibles peuvent contribuer grandement à créer des environnements de travail plus favorables et plus fonctionnels.