Leur quotidien ne ressemble pas à celui des jeunes de leur âge. Parce qu’ils ont un proche malade, handicapé ou âgé, ces collégiens, lycéens, étudiants ou travailleurs se retrouvent, parfois dès l’enfance, propulsés dans le rôle d’aidant. Combien sont-ils ? Difficile de le savoir tant la France a tardé à s’intéresser à ces jeunes confrontés à des responsabilités d’adultes.
« En 2014, nous avons créé des ateliers cinéma pour leur offrir des espaces de répit. Et au bout de trois ans, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait aucune étude à leur sujet. Ils étaient invisibilisés », se souvient Amarantha Barclay Bourgeois, directrice de l’affiliation Jeunes aidants ensemble (Jade), une des premières à s’être mobilisée sur cette query.
Depuis, des recherches ont été menées, permettant de mieux cerner l’ampleur du phénomène. En février 2023, la path de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a calculé que 522 000 mineurs étaient concernés. En élargissant la focale aux 16-25 ans, une étude du Crédoc, soutenue par la Macif et rendue publique le 28 septembre, évoque entre 700 000 et 1 million de jeunes aidants, soit 13 % de cette classe d’âge.
« Plus de 18 % des jeunes n’ont pas conscience d’aider »
Cette difficulté à définir le phénomène tient en partie à la diversité des conditions. Selon qu’ils soutiennent un father or mother avec lequel ils vivent, un membre de leur fratrie ou un grand-parent âgé visité régulièrement, la nature de l’aide et son influence diffèrent. Mais le principal impediment reste la difficulté des intéressés à mettre des mots sur ce qu’ils vivent.