Ce n’est un secret pour personne : l’activité physique protège de nombreuses maladies comme les affections cardiovasculaires, métaboliques ou de certains cancers. De façon générale, elle est recommandée pour maintenir ou améliorer la santé physique et mentale à tous les âges de la vie et elle est même reconnue par de nombreux professionnels de la santé, comme une thérapeutique non médicamenteuse à part entière pour de nombreuses pathologies.
Passé ce constat, qu’en est-il exactement dans le quotidien des Français ? « Le manque d’activité physique reste prégnant et la sédentarité ne cesse de gagner du terrain », note sans surprise Santé publique France dans son bulletin épidémiologique consacré à la sédentarité.
En France, les données de l’étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban) faisaient déjà état, en 2014-2016, d’un niveau d’activité physique insuffisant, en dessous des recommandations, pour trois hommes sur dix et une femme sur deux, et d’un niveau de sédentarité élevé (plus de sept heures d’activités sédentaires par jour) pour plus de 40 % des adultes de 18 à 75 ans.
Et les choses ne se sont pas améliorées depuis. En 2021, plus d’un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures par jour en position assise et la prévalence d’un temps d’écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39 %. Au total, 8,6 % des hommes et 9,9 % des femmes cumulaient les deux facteurs de risque.
Des disparités en fonction de l’emploi et de la région
Un niveau de sédentarité où des différences apparaissent aussi selon l’âge – les plus jeunes étant davantage sujets à passer plus de sept heures par jour en position assise, mais aussi au niveau des diplômes de chacun. Les titulaires de diplômes supérieurs au bac ont une probabilité un peu plus forte de passer plus de sept heures par jour en position assise, mais ils sont aussi plus nombreux à pratiquer une activité physique.
Les disparités se mesurent aussi selon les régions. Ainsi, on observe une prévalence d’atteinte des recommandations d’activité physique moins élevées que la prévalence nationale dans quatre régions : la Guyane (65 %), le Centre-Val de Loire (66,7 %), l’Île-de-France (67,7 %) et les Hauts-de-France (69,2 %). À l’opposé, deux régions se démarquent une prévalence plus élevée : la Bretagne (78,9 %) et l’Occitanie (77,2 %).
« De manière générale, ces données mettent en évidence le manque d’activité physique dans le quotidien des Français – et notamment des Françaises – et la nécessité d’agir en faveur de la modification des modes de vie pour y inclure davantage de mouvements », observe l’agence nationale de santé publique. Ce qui lui fait dire que « le niveau d’activité physique des femmes, toujours inférieur à celui des hommes, en fait un public prioritaire, de même que les plus âgés et les moins diplômés ».
Quelques recommandations se dégagent, comme celle de repenser l’aménagement urbain ou de favoriser des projets de design actif, histoire de penser un environnement favorable à la marche. Pour Santé publique France, il s’agit aussi de diversifier l’offre au sein des clubs, des associations, des collectivités, pour que chacun puisse y trouver sa place. Mais aussi de développer l’accessibilité – tant d’un point de vue géographique, culturel ou encore financier.
Et aussi de créer pour tous des environnements favorables à la santé, comme la réhabilitation des quartiers isolés en espaces urbains dynamiques, de développer des pistes cyclables, de démocratiser l’accès aux infrastructures sportives… Voire même de décharger les femmes de certaines contraintes familiales. Tout un programme… qui demande évidemment une volonté politique et d’y mettre les moyens.
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