Le volet recettes du price range 2024 est considéré comme adopté en première lecture, avant même que les débats n’aient commencé dans l’hémicycle. Il sera donc examiné dans sa model gouvernementale par le Sénat. Les deux motions de censures déposées respectivement par la France insoumise et le RN, en réponse à l’utilisation du 49-3 par Élisabeth Borne, ont été rejetées dans la nuit de vendredi à samedi par les députés. La cheffe du gouvernement signe ainsi son treizième passage en drive au parlement depuis le début de ce quinquennat.
La movement de censure du RN n’avait rassemblé que 89 voix, loin des 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Celle de la FI, a été votée par 219 députés. Du côté de la movement d’extrême droite, les 88 parlementaires du groupe lepéniste ont reçu le seul renfort de Nicolas Dupont-Aignan. Pour la movement présentée par la FI, les 75 élus du groupe ont été au rendez-vous. 21 députés du groupe GDR, dont tous les députés communistes, ont également voté la movement. 26 membres du groupe socialiste sur 31 se sont également prononcés en faveur de la censure du gouvernement, et 9 écologistes sur 26. Les 88 députés du RN ont également voté le texte de la FI. Aucun député des groupes LIOT et LR n’a joint sa voix à celles de la gauche.
« Nous ne sommes pas dans une démocratie parlementaire »
L’orateur de la FI, Éric Coquerel, a attaqué le gouvernement sur cette treizième utilisation de l’article 49-3. « Avec ces 49-3 à répétition, plus de doute : nous ne sommes pas dans une démocratie parlementaire » a-t-il dénoncé. « Non seulement vous l’utilisez à tout-va, mais en plus vous le faites avant même que les débats n’aient pu se tenir en séance » a encore lancé le président de la Fee des Funds de l’Assemblée. Il a par ailleurs relevé que le gouvernement avait écarté les « amendements les plus redistributifs », « rassemblant même des députés gouvernementaux qui les ont parfois initiés ». Éric Coquerel citait notamment la « taxe sur les superdividendes » ou sur les « transactions financières » qui aurait pu rapporter 11 milliards d’euros au price range de l’état. « Depuis quand un texte fondamental ne mérite pas que l’Assemblée nationale en discute ? » a interrogé de son côté l’écologiste Sophie Taillé-Polian ? « Nous assistons à une pratique autocratique d’un gouvernement à la dérive », a également dénoncé le socialiste Mickaël Bouloux.
Le député GDR Tematai Le Gayic s’est livré lui à une analyse de l’deadlock politique dans laquelle se trouvait l’exécutif comme le parlement. Devant une macronie et une Première ministre hilares, il a dressé un constat implacable : « vous n’avez pas la majorité pour faire passer des textes, donc vous êtes obligés de faire passer le 49-3. Mais nous n’arrivons pas non plus à avoir une majorité sur les motions de censure ». « Pour une raison easy, a ajouté le parlementaire polynésien, c’est que ceux qui peuvent faire la bascule ne veulent pas retourner aux urnes », pointant ainsi la responsabilité des élus qui ne votent pas les motions de censure tout en attaquant le gouvernement. « Ils ont peur de se confronter au peuple », a-t-il conclu, toujours sous les rires de la majorité.