Il en a fait des efforts, Bernard Arnault, pour rester calme jusqu’au bout. Hier matin, entendu comme « simple témoin » dans l’affaire des barbouzes que juge, depuis le 13 novembre, le tribunal de Paris, le patron de LVMH a failli craquer. « Est-ce que je suis ici pour entendre ces bêtises, ces élucubrations ? C’est totalement débile… » cingle-t-il, excédé par les avocats de François Ruffin. Dans la salle, visiblement tendus, son fils Antoine et plusieurs hauts responsables du groupe ne le quittent pas des yeux. Visiblement, le sexagénaire n’a guère l’habitude d’être contredit.
C’est pourtant en grand patron affable qu’il avait fait son entrée, deux heures plus tôt. Le rouge de sa Légion d’honneur bien visible sur la toile foncée de son costume sur mesure, le milliardaire entame sa déposition par un satisfecit. LVMH, qu’il dirige depuis trente ans, c’est « 75 marques », dit-il, « 160 000 emplois en France ».