Aux États-Unis, les avortements dits “maison”, sont en hausse de 40 % depuis 2021, un chiffre corrélé à la décision de la Cour suprême américaine de supprimer la garantie fédérale du droit à l’avortement, selon une étude de JAMA Network parue le 30 juillet 2024.
L’annulation de l’arrêt “Roe v. Wade” de 1973 a eu plusieurs conséquences. Si, selon la Society of Family Planning, citée par TF1, une augmentation du nombre des avortements aux États-Unis est paradoxalement observable, il y a aussi une hausse des interruptions volontaires de grossesses (IVG) dites “maison”.
Selon une étude publiée dans le JAMA Network Open, le nombre de femmes en âge de procréer qui ont tenté un avortement par elles-mêmes est 3,4 %. C’est une augmentation de 40 % depuis 2021, lié aux limitations d’accès à des établissements de la santé de la reproduction.
La criminalisation de l’interruption volontaire de grossesse entraîne une peur de demander de l’aide
Aux États-Unis, la criminalisation de l’interruption volontaire de grossesse entraîne une peur de demander de l’aide auprès des institutions prévues à cet effet. Cela impacte directement la qualité de la prise en charge et l’utilisation des soins médicaux appropriés, selon 20 minutes. D’après l’étude, 4 tentatives sur 10 d’avortements dits “maison” sont pratiqués par des personnes de moins de 20 ans.
Les méthodes sont variées et “potentiellement dangereuses”, selon les experts. Les personnes utilisent pour 25,9 %, des herbe, 29,7 % s’en prennent directement physiquement à leur corps et 18,6 % consomment de l’alcool ou d’autres substances. 15 % des femmes qui ont tenté un avortement par elles-mêmes, finissent par avoir des soins médicaux à cause de saignements ou de douleurs.
Mettre en place des méthodes “sûres et efficaces”
Les minorités ethno-raciales ainsi que les personnes s’identifiant à des minorités sur le plan sexuel et du genre, sont plus susceptibles de recourir aux pratiques d’interruption volontaire de grossesses “maison”.
Les chercheurs appellent à prendre des mesures pour répondre à cette problématique. Ils demandent, d’une part à former les professionnels de santé aux complications liées à ces pratiques, d’autre part à mettre en place des méthodes “sûres et efficaces” pour répondre aux besoins de la population.
Kamala Harris, candidate pour le camp démocrate à l’élection présidentielle américaine, met un point d’honneur à réinstaller une protection au niveau fédéral, dans le cas où elle serait élue. Avant même d’être candidate à la présidentielle, elle avait déjà un regard attentif sur la question. En mars 2024, elle avait fait une “visite historique”, selon les mots du média USA Today, dans centre du planning familial.