À la RATP, la CGT dénonce une entourloupe. Selon le syndicat, l’accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2024, signé par FO et l’Unsa, ne sera effectif qu’à compter du 1er janvier 2025. La CGT appelle donc les agents à se mobiliser, le 4 avril, dans un contexte social tendu à l’approche des Jeux olympiques.
Pourquoi dénoncez-vous une situation de blocage à la RATP autour des NAO ?
En réalité, les NAO pour 2024 n’ont pas réellement eu lieu. Au départ, lors d’une réunion de préparation aux négociations, la direction a mis sur la table des hausses d’indice de 4 points, soit 26 euros brut. La CGT avait alors maintenu la pression. Une fois à la table des négociations, nous découvrons la proposition réelle : 15 points soit 96 euros.
Un accord est signé, en février, par deux des quatre organisations syndicales représentatives. La CGT s’y est opposée. Nous avons, par la suite, découvert que la direction avait prévu de scinder cette hausse en deux. 8 points sur la paie de fin juin et 7 autres sur le salaire de fin décembre. En réalité, les effets de cet accord ne seront concrets sur les fiches de paie qu’à compter au 1er janvier 2025.
Quelles sont vos revendications ?
Il va de soi que la hausse de 15 points, pour 2024, doit être effective pour le 1er janvier de cette année. Mais le compte n’y est pas. De longue date, la CGT souhaite des hausses générales de 50 points, soit 300 euros brut par mois. Pour 2023, nous avons obtenu une hausse de 20 points. Cela compense une partie de l’inflation, pas la totalité. Pas de quoi non plus remédier à la crise de vocation.
Les métiers de la RATP ne sont pas attractifs, car les salaires sont bas, au regard des contraintes de vie et de travail. Peu d’agents habitent à côté de leur lieu de travail. Entre les prises de service dès 5 heures et celles qui terminent leurs journées à 1 heure du matin, les agents sont dépendants de la voiture. Se déplacer au travail a un coût, d’autant que nous subissons de plein fouet la crise de l’énergie.
Qu’en est-il des négociations liées aux primes pour les Jeux Olympiques ?
Pour la CGT, la prime d’indemnité pour les JO doit être transversale. Les agents doivent être traités à égalité. Mais la direction a choisi de dissocier les négociations selon les métiers : 9 euros de primes par jour de présence pour les agents en station ou encore 15 euros pour les agents de surface. Les conducteurs de métro ou RER sont dans l’incertitude jusqu’au début avril. La bonne conduite du réseau dépend du travail d’un ensemble de métier.
« Notre grève du 4 avril laisse du temps à la direction pour revoir sa copie. »
Cette différenciation n’a pas de raison d’être. D’autant que pour les agents de la RATP, les Jeux Olympiques et Paralympiques ne se situent pas seulement du 26 juillet au 8 septembre. Par exemple, les mainteneurs qui devront remettre en état le réseau, seront sollicités avant le début des épreuves. De plus, les primes ne sécurisent pas les salaires des agents, ni les retraites.
Le préavis de grève de la CGT RATP s’étend du 5 février jusqu’au 9 septembre. Vous assumez de maintenir la pression grâce aux JO ?
Oui. C’est une demande des salariés de la RATP, même si le préavis porte d’abord sur le salaire statutaire. Notre grève du 4 avril laisse du temps à la direction pour revoir sa copie. L’indemnité Jeux Olympiques est un dû. Certes un agent qui décale ses vacances aura un bonus sur la fiche de paie.
Mais la contrepartie c’est qu’il doit payer des centres de loisirs ou colonies de vacances pour ses enfants. Il faut donc une compensation. Les agents ne doivent pas payer pour venir travailler. Or la direction n’est pas sensible à cela.