Quel avenir pour la ville la plus pauvre du Val-de-Marne ? À Villeneuve-Saint-Georges, les négociations d’union entre la France insoumise et la liste constituée de communistes, socialistes et écologistes n’ont pas abouti. Sans accord, et face à la menace de la droite et de l’extrême droite, le candidat PCF Daniel Henry fait le choix de retirer sa liste de la course des élections municipales, « afin de laisser une chance à la gauche de l’emporter », et d’appeler à voter pour le candidat insoumis Louis Boyard. « L’enjeu est trop grand pour les habitants : nous n’avons pas le droit à l’erreur », confie-t-il à l’Humanité. « Se retirer des listes n’est pas une volonté d’effacement, mais une stratégie de responsabilité, appuie Özer Öztorun, secrétaire départemental du PCF. Villeneuve ne doit pas devenir le théâtre de combats des listes de gauche. »
Malgré les négociations entamées au lendemain du premier tour entre le candidat insoumis, en tête avec 24,9 %, et la liste de coalition, arrivée en troisième position avec 20,6 % des voix, aucune fusion des listes n’a pu être conclue. La faute à un certain nombre de désaccords. Si Daniel Henry proposait une répartition des places proportionnelle au résultat de chaque liste, celui-ci s’est heurté à un refus catégorique des insoumis.
Entre compromis impossible et lignes rouges, la fusion impossible
Les discussions se sont également crispées sur le cas de Birol Biyik, membre de la liste de coalition, qui avait qualifié, au mois de juin 2024, Louis Boyard de « virtuose de l’inaction, un maestro du néant » sur sa page Facebook. Des déclarations que l’insoumis n’a pas oubliées. Jusqu’à demander et obtenir son retrait.
De son côté, le Parti socialiste, qui réclamait que le septième de la liste de la FI, Mohammed Ben Yakhlef, laisse sa place, s’est vu opposer une fin de non-recevoir. En cause : ses publications pro-Hamas récemment exhumées. « La plupart des demandes équitables proposées par l’union de la gauche ont été balayées par les insoumis, s’indigne un membre de la liste de Daniel Henry. On a l’impression que la FI souhaite écraser toute concurrence. »
Ce mardi à 17h devant les écoles, les militants de la France insoumise distribuaient des tracts avec l’inscription « Second tour : Votez le 2 février ! ». Dans un message posté sur X, Daniel Henry révèle que ces papiers où sont représentés les mêmes colistiers que le premier tour, étaient imprimés bien avant le dépôt des listes.
Malgré tout, sur ses réseaux sociaux, le candidat insoumis a répété tout au long de la journée vouloir « tendre la main à nouveau » au PCF et aux Écologistes « et même au PS s’il sort de ses ambiguïtés insupportables ». En outre, l’équipe de Daniel Henry rappelle que, bien avant le premier tour, celui-ci a proposé à Louis Boyard et à ses colistiers de s’unir, mais le député a refusé, malgré les bonnes relations entretenues de longue date entre toutes les forces de gauche dans le Val-de-Marne. Dans le but de jauger les capacités de conquête de la FI pour les municipales de 2026 ?
Louis Boyard et les insoumis iront en tout cas défier seuls la menace de droite qui pèse au total près de 52 % des voix selon les résultats du premier tour. Dans le détail, la représentante des « Républicains », Kristell Niasme, a rassemblé 22,72 % des voix, devançant le maire (Divers droite) de la ville, Philippe Gaudin (15,55 %) et le candidat UDI Éric Colson (13,62 %). Là aussi, aucune union n’a pu être scellée. Les deux premiers se maintiennent et partiront chacun de leur côté, et le troisième a annoncé son retrait. L’issue du second tour, ce dimanche, est incertaine.
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