« Est-ce que mon gamin aura un enseignant dans sa classe ? » « Est-ce qu’un médecin pourra revenir à proximité de chez moi ? » « Est-ce que le prix de l’énergie va continuer à augmenter ? » Est-ce que je pourrai louer un logement plus facilement ? » En partant d’une trentaine de questions très concrètes, le collectif de fonctionnaires Nos services publics a mis en ligne, le 25 juin, un comparateur interactif destiné à évaluer les conséquences sur le quotidien des programmes présentés par les quatre principales forces politiques (Rassemblement national, Nouveau Front populaire, Ensemble et les Républicains) en matière de services publics, pendant ces élections législatives anticipées.
Ce travail colossal, tout à fait inédit, fruit des recherches collectives d’une trentaine d’experts et de fonctionnaires, apporte aux usagers des réponses sur neuf thématiques différentes (dont l’Éducation, la santé, l’énergie, le logement, les transports, la justice, la sécurité….). Le tout mis en perspective par plus de deux cents pages de présentation des faits et d’analyse.
« Est-ce que l’on va faire revenir un médecin près de chez moi ? »
« On ne s’est pas arrêtés à ce que racontent les programmes, on a essayé de gratter pour voir ce qu’il y a en dessous, ce qui a été proposé lors des élections précédentes, ce qui a été voté par les uns et les autres, leurs déclarations, et ce qui a été fait par les gouvernements qui ont été aux manettes ces dernières années », précise Arnaud Bontemps, co-porte-parole de Nos services publics.
Concrètement, à la question par exemple : « Est-ce que l’on va faire revenir un médecin près de chez moi ? », l’outil présentera à l’internaute plusieurs niveaux de lecture. Une première réponse synthétique basée sur la comparaison factuelle des programmes des candidats, enrichie s’il le souhaite d’une analyse détaillée, à travers une présentation des politiques jusqu’ici mises en œuvre, des lois votées sur le sujet, un recueil des déclarations politiques…
Au-delà de cet aspect concret et pratique, ce travail analytique foisonnant a permis de faire émerger plusieurs enseignements, qui, à la lumière des élections imminentes, apparaissent d’autant plus fondamentaux.
« Une continuation, voire une accélération des dégradations »
Le premier est une « forme d’alerte à l’intention des citoyens », pointe Arnaud Bontemps. Malgré l’état de délitement avancé des services publics, qui se traduit par des fermetures de classes, l’extrême difficulté à recruter des personnels de santé, la dématérialisation croissante des procédures…, « trois programmes sur quatre, à savoir Ensemble, LR et le RN, font peser un risque majeur sur les services publics, en perpétuant cette détérioration, voire en l’accélérant », déplore le fonctionnaire. Si les services publics figurent parfois en bonne place dans leur programme respectif, leurs propositions sur le sujet ne résistent pas au crible de l’analyse.
Là encore, le collectif d’experts évalue les propositions des candidats à l’aune de situations très concrètes. Par exemple : « Mon enfant aura-t-il un enseignant dans sa classe, dans toutes les matières et toute l’année ? » Le projet porté par le RN, qui vise une réduction du nombre de postes d’enseignants et ne prévoit d’accorder des éventuelles hausses de rémunérations qu’aux enseignants en début de carrière, laisse peu d’espoir sur ce sujet. Avec un conditionnement des revalorisations salariales à une hausse de la charge de travail, Ensemble n’apporterait pas non plus de réponse positive à cette question. Quant au programme des Républicains sur l’Éducation, il brille par son absence de mesures sur le sujet…
A contrario, le programme du Nouveau Front populaire, par ses mesures ambitieuses, par la mobilisation des moyens et plus de 60 milliards de recettes, basés sur une augmentation de la fiscalité pour les 10 % les plus riches, quand ses concurrents proposent des baisses d’impôts tous azimuts, apparaît selon le collectif comme l’unique proposition en rupture avec ce qui a été fait dans le passé, en plaçant les services publics réellement au cœur de ses priorités.
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