Les féministes sont en campagne contre le Rassemblement national (RN). Plus de 150 associations, réunies jeudi lors d’une conférence de presse, appellent à des manifestations partout en France ce dimanche 23 juin pour faire barrage à l’extrême droite le 30 juin et le 7 juillet. Mais elles dénoncent aussi l’investiture de candidats mis en cause dans des affaires de violences sexuelles ou sexistes. À gauche, l’insoumis Adrien Quatennens, condamné en 2022 pour violences conjugales, a fini par renoncer à sa candidature dans le Nord.
À droite, le cas le plus emblématique reste celui de l’ex-ministre Damien Abad. Malgré sa mise en examen en mai pour tentative de viol, le député sortant apparenté Renaissance a présenté sa candidature dans l’Ain, avec le soutien du camp présidentiel. Certes, il n’a pas réclamé l’investiture présidentielle, mais le parti d’Emmanuel Macron l’a protégé, dans un premier temps.
Dès l’annonce de sa candidature, une responsable locale de Renaissance promet en effet que sa formation ne présentera pas de candidat face à lui. Le quotidien local Le Progrès parle même d’un « soutien, plein et entier, de la majorité présidentielle ». Ce choix politique a suscité l’indignation des féministes, appelant au retrait immédiat de sa candidature.
Sous la pression, le parti d’Emmanuel Macron a fini par investir face à lui une candidate, lui mettant un caillou dans sa chaussure. Quant à Damien Abad, il maintient sa candidature. En plus de sa mise en examen pour tentative de viol, il est aussi placé sous le statut de témoin assisté dans deux autres affaires, dans lesquelles deux femmes l’accusent de viol.
Jérôme Peyrat revendique le soutien de la coalition présidentielle
En Dordogne, Jérôme Peyrat ne compte pas non plus retirer sa candidature. Soutenu par le camp présidentiel, malgré sa condamnation en 2020 pour violences conjugales contre sa compagne d’alors par le tribunal d’Angoulême, l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron représentera les couleurs de la minorité présidentielle, même s’il n’a pas officiellement reçu l’investiture Renaissance. « Tout le monde le sait, je suis un proche d’Emmanuel Macron, j’ai travaillé pour lui, mais je garde aussi ma liberté de parole », a-t-il déclaré, le 14 juin, à France Bleu.
En 2022, il avait retiré sa candidature aux législatives sous la pression. « Avec ce que j’ai connu, je n’ai plus peur de rien, avec ce que j’ai enduré, ce que mes proches ont dû endurer je n’ai plus peur de rien », se lamente l’intéressé, cherchant ainsi à se victimiser, voire à faire oublier les faits pour lesquels il a été définitivement condamné.
Une condamnation pour des violences conjugales, ayant occasionné à l’époque quatorze jours d’incapacité temporaire de travail à sa victime, que le président n’a pas jugée assez grave pour barrer la route de l’Assemblée nationale à Jérôme Peyrat.
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