La Métropole va se doter de son premier PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal)-climat. À l’issue de plus de trois heures de débat, le projet a été voté à 69 voix pour et 12 contre, ce mardi, en conseil.
“Nous y sommes enfin !” Stéphane Champay, vice-président à l’aménagement durable de la Métropole, s’est félicité de l’arrivée du PLUI devant le conseil de Métropole, ce mardi. Trois heures plus tard et après un record de 28 interventions de conseillers métropolitains, le projet de PLUI-climat a été adopté par 69 voix pour – “dont l’unanimité des maires”, a souligné le président Michaël Delafosse –, 12 contre et 9 abstentions.
Ce plan va permettre à la Métropole de se développer de façon plus harmonieuse. En sanctuarisant deux tiers de sa superficie pour les zones naturelles et agricoles, la collectivité a fait “un choix extrêmement fort”, afin de se mettre en conformité avec la loi ZAN, qui vise le “zéro artificialisation nette” en 2050. Logements, zones d’activités, équipements, commerces vont aussi sortir de terre de façon plus raisonnée.
Un projet mûrement réfléchi
La concertation liée au PLUI avait débuté en avril 2019, ce qui a fait dire à Stéphanie Jannin que “M. Champay a réussi en quatre mois là où l’exécutif a échoué en quatre ans.” “Mme Jannin, vous avez eu quatre ans pour faire ce PLUI, lui a répondu Julie Frêche, vice-présidente aux mobilités. Vous avez fait un Scot (Schéma de cohérence territoriale) avec 1 500 hectares, nous avons réduit cette surface de 50 %.”
Un débat sur les mobilités
Ce PLUI vise aussi à limiter l’étalement urbain et l’usage de la voiture individuelle. “C’est pour cela que nous construisons des logements le long du tramway”, a cité Julie Frêche, prenant l’exemple d’Ode à la Mer, où 8 000 logements sont prévus à cheval sur Lattes et Pérols. “Le tramway doit desservir les logements actuels mais ne doit pas être un vecteur d’urbanisation”, lui a répondu François Vasquez.
“Le logement, une bombe sociale”
En matière de logement, la Métropole s’est longtemps développée de façon anarchique. “Les aménageurs privés ont fait des lotissements à perte de vue”, a regretté Cyril Meunier, vice-président délégué à l’attractivité. “Mais on ne pourra plus saccager les espaces à l’avenir”, a lancé Michaël Delafosse.
“Le PLUI nous permettra de protéger le tissu pavillonnaire en n’allant pas au-delà du R + 1”, s’est réjoui Sébastien Cote. Désormais, les constructions seront plus strictement encadrées, avec un minimum de 30 % de logements sociaux dans chaque programme immobilier. “30 000 personnes attendent un logement social dans la Métropole”, a rappelé la vice-présidente à la cohésion sociale, Clara Gimenez.
“Nous sommes face à une bombe sociale du logement, mais ce PLUI permettra de construire autrement”, a souligné René Revol délégué à la gestion raisonnée. “Il faudra donner une place aux plus précaires, aux femmes seules et aux travailleurs essentiels”, a précisé Stéphane Champay, vice-président à l’aménagement durable, qui présentait ce PLUI. “Et partager notre croissance démographique avec les territoires voisins”, a conclu Michaël Delafosse.
Des zones vertes à préserver
“Avec les programmes de Cambacérès (Montpellier et Lattes), Gimel et Euromédecine (Grabels), vous détruisez la ceinture verte de Montpellier”, a regretté Coralie Mantion, qui avait piloté ce PLUI pendant quatre ans, avant de démissionner en juillet dernier de son poste de vice-présidente à l’aménagement durable. “Ce PLUI marque une fuite en avant vers l’attractivité et la métropolisation à outrance”, a enchaîné Alenka Doulain.
Un avenir à redessiner
“Notre métropole est une des seules de France à ne pas être dotée d’une agence d’urbanisme”, a observé Célia Serrano. Une piste pour l’avenir, comme l’a admis Michaël Delafosse. “L’enquête publique permettra de poursuivre cette concertation”.
Sablassou, où doit être transférée la clinique du Parc, sera un bon étalon de ce dialogue. Le projet, contesté par les habitants, a reçu un avis défavorable du commissaire-enquêteur.
“Castelnau a pris 1 000 habitants par an pendant dix ans, mais nous gelons les projets pour cinq ans”, a annoncé son maire Frédéric Lafforgue. La commune avait été qualifiée peu avant de “showroom de la bétonisation” par Manu Reynaud.
“Ce PLUI va évoluer dans le temps et nous devons aboutir à un vote au printemps 2025”, a précisé Stéphane Champay.