Les élus étaient réunis ce mercredi 6 février l’Hôtel de ville pour prendre connaissance desorientations des finances pour l’année. Des hypothèses en attente des décisions de l’État.
Un chiffre permet de comprendre l’incertitude qui pèse, plus que jamais, sur le projet de budget de la commune cette année. Il a été mis en avant par l’adjoint aux finances Michel Créchet, ce mercredi 6 février, lors du conseil municipal qui se réunissait à l’Hôtel de ville. La somme des aides que verse, chaque année, l’État à la Ville (7,69 M€ en 2024) représente à Lunel 291 € par habitant et par an, contre en moyenne 200 € dans les communes similaires. « On est vraiment dépendants des dotations de l’État. Or, en cas de mauvaises nouvelles, vous pouvez imaginer les conséquences », a lancé l’adjoint.
Des économies à prévoir inéluctablement
Or des mauvaises nouvelles, il y en aura car le budget de l’État, enfin adopté, prévoit un coup de rabot sur les dotations aux collectivités. Il est réduit à 2Mds € contre 5Mds dans le budget Barnier, « mais suivant la dotation sur laquelle s’appliquera la baisse, les conséquences seront plus ou moins douloureuses », a prévenu Michel Créchet.Et ce n’est pas tout, car le budget municipal est aussi contraint par la stratégie financière de la Ville depuis 2021 : ne pas alourdir la fiscalité, maîtriser la dette et dégager un niveau d’épargne suffisant afin de n’effrayer ni les banques ni l’État. Concernant ce dernier point, Michel Créchet a été clair : « Nos dépenses dépendront de notre capacité financière à épargner. On ne descendra pas au-dessous d’1 à 1,5 M€ d’épargne net. »
Nouveau tour de vis dans les dépenses des services
Sauf que des dépenses inévitables, il en existe. En particulier celles liées à la masse salariale. Le budget prévu est de 21,1 M€ soit 400 000 € supplémentaires par rapport à 2024. « Ce sont les évolutions de carrière, la retraite, la création de postes dans les nouveaux services comme la microcrèche ou le centre de supervision urbain et les revalorisations indemnitaires des agents que nous avons votées à l’unanimité », a glissé malicieusement le grand argentier de la ville (lire ci-contre). Du coup, c’est sur le fonctionnement courant des services, qu’un inévitable nouveau serrage de ceinture s’annonce. « 100 000 € peut-être plus », a envisagé l’élu. Quant aux investissements, évalués à 17 M€ cette année, malheur aux projets qui ne sont pas sanctuarisés par le projet de Métamorph’Ose…
La situation de financière de la Ville inquiète Bien vivre à Lunel
Finalement, la bonne nouvelle de cette esquisse budgétaire concerne la dette. « L’effort massif est évident puisque le stock de dettes passe de 27 à 21 M€ », a indiqué Michel Créchet. à l’issue de cette présentation, les deux groupes d’opposition ont eu une lecture différente. Cyril Barbato (Bien vivre à Lunel) s’en est donné à cœur joie pour pilonner la gestion municipale. « Depuis 2020, vos budgets n’ont jamais été conformes aux orientations budgétaires, ce n’est donc pas une nouveauté. Ce qu’on constate, c’est qu’après six ans de mandat, la Ville est financièrement au pied du mur, l’autofinancement se resserre et, malgré des transferts de compétences vers l’Agglo, vous ne parvenez pas à maîtriser les dépenses de fonctionnement. Entre manque d’idées et marges de manœuvre contraintes, la situation de la ville est inquiétante. »
Julia Plane salut la prudence
Julia Plane (Lunel se rassemble) a préféré réserver son analyse au vote du budget en convenant que « les données d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes demain ». Mais l’élue RN a quand même appelé la municipalité à « la prudence en matière d’investissements » et à « ne pas dépenser plus que ce qu’on peut ».Michel Créchet a souligné sa volonté de « maîtriser les dépenses » mais il a égratigné le positionnement des oppositions concernant les recettes : « Dire qu’il ne faut ni augmenter la fiscalité ni les tarifs des services publics constitue une position de principe d’élus qui ne gèrent pas. » Quant aux alertes concernant la hausse des dépenses liées à la masse salariale, il a répété tout haut ce qui demeure encore, semble-t-il, un tabou pour certains élus : « Il est nécessaire d’envisager des mesures structurelles en allant résolument vers la mutualisation de services avec l’Agglo, notamment supports et il faut une réflexion de fond sur la productivité des services grâce à l’Intelligence artificielle. »
Nouveau régime indemnitaire pour la police municipale
Un peu plus d’un an après la mise en place d’un nouveau régime indemnitaire pour l’ensemble des agents de la Ville, c’est au tour des fonctionnaires relevant de la filière de la police municipale, jusque-là non concernés, de voir leur régime indemnitaire actuel évoluer. Les fonctionnaires de ce service vont ainsi bénéficier de la mise en place d’une nouvelle indemnité spéciale de fonction et d’engagement (ISFE) qui sera composée d’une part fixe versée mensuellement et d’une part variable fondée sur l’entretien professionnel annuel, également versée mensuellement mais plafonnée, qui tiendra compte de l’engagement professionnel et de la manière de servir de l’agent. Cette nouvelle indemnité a été approuvée à l’unanimité lors du dernier comité social territorial qui s’est tenu fin janvier. Elle est le fruit du travail d’un groupe composé d’agents volontaires qui a œuvré à l’automne dernier.