L’association de consommateurs Famille Rurales a publié ce mardi 23 juillet son Observatoire des prix des fruits et légumes 2024. Bien que le prix moyen des produits ait diminué de 5 à 9 % en moyenne par rapport à 2023, cela ne compense pas l’augmentation observée entre 2021 et 2023.
Des tomates à 1,78 euro en juin 2024 contre 2,57 euros un an plus tôt, soit une baisse de 31 %. Des citrons jaunes 19 % moins cher qu’en juin 2023. Pour sa 18e édition, l’Observatoire 2024 des fruits et légumes de l’association Familles rurales constate que d’une manière générale, ces produits coûtent moins cher cette année qu’un an plus tôt.
Globalement, les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont reculé de 6,9 % par rapport à l’an dernier quand ceux du bio ont plutôt stagné (- 0, 2 %). Une bonne nouvelle, même si elle est à relativiser. Selon les 118 relevés de prix effectués par les bénévoles de l’association entre le 7 et le 22 juin dernier dans 42 départements, de nombreux écarts ont en effet été observés, ce qui n’est pas sans conséquences pour les consommateurs.
Un recul des prix sur un an à prendre avec des pincettes
Prenons le citron jaune. Son prix diminue fortement avec respectivement -19 % pour sa version conventionnelle et -16 % pour sa version bio. En revanche, les cerises produites en mode conventionnel ne baissent que de 6 %, avec un prix moyen de 4,11 euros le kilo, tandis que celui des biologiques augmente de 22 %. Difficile pour les familles les plus modestes de se permettre d’en acheter, estime le rapport.
Coté légumes en revanche, à l’exception du concombre (quelque soit le type d’agriculture), des laitues conventionnelles et des haricots verts bio, tous voient leur prix diminuer. Mention spéciale aux tomates non-bio, qui avec une baisse de 31 %, obtiennent la meilleure performance du rapport.
L’observatoire établi qu’au prix d’une privation sur les produits les plus chers (fraises, cerises, abricots et haricots verts) et en privilégiant le hard-discount, il reste possible de rester dans un budget supportable pour les plus modestes.Toutefois, ces baisses ne compensent pas les fortes hausses de prix que connaît le secteur depuis de nombreuses années.
Familles Rurales estime que sur un panier moyen de produits conventionnels, on arrive en réalité à une augmentation de 16 % de son prix entre 2021 et 2024. Et sur les dix dernières années, l’association a calculé que l’augmentation des produits maraîchers s’élevait respectivement à + 50 % côté fruits et + 6 7 % côté légumes. Dans le même temps le salaire moyen n’a, lui, augmenté que de 22 % sur la même période.
« La précarisation alimentaire de presque 11 millions de personnes »
Autant dire que pour de nombreux ménages, suivre les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS), peut s’avérer compliqué financièrement. Pour une famille comprenant 2 adultes, un ado de 14 ans et un enfant de 3 ans, cela implique en effet une dépense de 130 à 241 € mensuelle. Soit entre 9,3 % et 17,3 % du SMIC net pour un panier complet. En revanche si l’on ne retient que les 5 fruits et légumes les moins chers, on descend à 66 € pour un panier conventionnel et 94 € pour sa version bio.
Une nouvelle qui, rattachée à la baisse annoncée de la consommation de fruits et légumes globale des Français de 8 % entre 2020 et 2023, n’est pas des plus rassurante sur le plan de la santé publique. Conséquence directe, on assiste à « la précarisation alimentaire de presque 11 millions de personnes, sur le territoire français », conclut le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC) cité par Familles Rurales.
De quoi être inquiet, souligne le rapport, rappelant que selon l’OMS, « 80 % des maladies cardiovasculaires pourraient être évitées » en respectant les recommandations du PNNS, et ce, toutes catégories socioprofessionnelles confondues.
Famille Rurales propose six mesures d’urgences
Pour tenter de remédier à cette situation, Famille Rurales propose six mesures d’urgences, dont quatre au niveau national : la mise en œuvre d’un « Bouclier Qualité Prix », déjà effectif en Outre-mer, la transparence sur les marges et leur taxation si jugées excessives, l’abandon des seuils de revente à perte de + 10 % et enfin, plus de pédagogie et d’accompagnement via les professionnels de santé auprès des parents.
À l’échelle européenne, l’association préconise notamment l’interdiction des publicités pour des produits trop gras, trop salés et trop sucrés. L’objectif étant de permettre aux plus modestes de consommer mieux et plus sainement, mais aussi à l’ensemble de la population de corriger ses mauvaises habitudes alimentaires.
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