Dans un communiqué publié samedi soir, António Guterres s’est dit alarmé par le raid contre l’ambassade de la capitale Quito qui a conduit à l’arrestation de Jorge Glas.
Le Secrétaire général « réaffirme le principe cardinal de l’inviolabilité des locaux et du personnel diplomatiques et consulaires, soulignant que ce principe doit être respecté dans tous les cas, conformément au droit international ». C’est ce que précise le communiqué publié par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Le Mexique avait accordé l’asile à M. Glas qui se réfugiait à l’ambassade, mais le gouvernement du président équatorien Daniel Noboa a fait valoir que les règles diplomatiques normales n’étaient pas valides en raison des accusations de corruption dont il faisait l’objet.
Les « relations normales » menacées
« Le Secrétaire général souligne que les violations de ce principe mettent en péril la poursuite de relations internationales normales, essentielles au progrès de la coopération entre les États », a déclaré M. Dujarric.
La violation de l’ambassade et l’arrestation ont conduit le Mexique à suspendre ses relations diplomatiques avec le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, qui aurait critiqué cette décision comme étant « autoritaire » et constituant une violation de la souveraineté nationale.
Les gouvernements de la région et de tout l’éventail politique ont également critiqué l’incursion des ambassades, notamment le Brésil, la Colombie, l’Argentine et l’Uruguay.
M. Glas séjourne à l’ambassade depuis décembre. Des publications sur les réseaux sociaux le montraient emmené par un convoi de police à l’aéroport de la capitale, avant d’être transporté par avion vers Guayaquil, la plus grande ville d’Équateur.
Rechercher une solution, exhorte António Guterres
« Le Secrétaire général appelle à la modération et exhorte les deux gouvernements à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques », a conclu M. Dujarric.
La perquisition à l’ambassade a eu lieu après que le Mexique ait accédé à la demande d’asile de M. Glas plus tôt vendredi. L’ancien vice-Premier ministre fait face à d’autres accusations de corruption après avoir été reconnu coupable en 2017 pour avoir accepté des pots-de-vin d’une entreprise de construction brésilienne, en échange de l’attribution de contrats gouvernementaux.
M. Glas aurait soutenu que les nouvelles accusations étaient politiquement motivées.
Samedi soir, l’Organisation des États américains, basée à Washington DC, a appelé au dialogue entre l’Équateur et Quito pour résoudre le différend diplomatique, ajoutant que son conseil permanent se réunirait pour discuter de la nécessité d’un strict respect des lois internationales, y compris la garantie du droit d’asile. .