Difficile de comprendre la place de la FNSEA, qui a convoqué une réunion au siège de la capitale lundi, quand on sait que ses dirigeants sont proches du gouvernement. Comme Arnaud Rousseau, patron d’une multinationale agroalimentaire…
Les paroles apaisantes du premier ministre devant une botte de paille, vendredi, n’ont pas apaisé la colère de tous les agriculteurs. Les syndicats majoritaires, FNSEA et JA, ont annoncé « un siège de la capitale » pour ce lundi 29 janvier 2024 « pour une durée indéterminée », selon leur communiqué. « Toutes les routes principales menant à la capitale seront coupées par les agriculteurs », affirment-ils.
Le marché de Rungis sera-t-il bloqué ?
Suite à un appel de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, d’autres agriculteurs en colère ont décidé de bloquer Rungis, le plus grand marché agricole de France et même d’Europe. Cela a suscité une réaction immédiate de Franck Delvau, président de l’UMIH (Union des métiers de la restauration), pour qui le blocus de Rungis mettrait en péril 30 000 eating places, bars et cafés en Ile-de-France. des embouteillages qui paralyseraient la capitale et créeraient un chaos indescriptible. Les mesures de Gabriel Attal ont levé certains obstacles. Mais pas tout. Automotive tous les agriculteurs n’ont pas les mêmes intérêts.
Normes et concurrence déloyale
L’agriculture française est sous la double tutelle de la France et de Bruxelles, affirme le président du Medef Patrick Martin, qui impose toujours plus de normes et de contraintes aux agriculteurs français. Parallèlement, la France importe 60 % de ce qu’elle consomme, notamment des fruits et de la viande bovine, mais pas exclusivement. Pourtant les produits importés, parfois en provenance de pays européens, ne répondent pas forcément aux mêmes exigences sanitaires et environnementales que celles imposées aux agriculteurs français (huile d’olive espagnole, poulet brésilien ou ukrainien, viande australienne, and many others.).
Une aide substantielle de la PAC
Pour tenter de calmer le jeu, le patron de la FNSEA a demandé au gouvernement de répondre à une centaine de demandes, parmi lesquelles le versement immédiat des subventions européennes, dues depuis octobre, et l’assouplissement des normes environnementales. Ces deux dernières revendications ne sont pas neutres de la half du chef du puissant syndicat agricole, qui sera élu au printemps 2023. Arnaud Rousseau, 50 ans, exploite avec son épouse 700 hectares de colza, tournesol, blé et betterave. Trocy-en-Multien, Seine-et-Marne, commune dont il est maire depuis 2014. De ce fait, il bénéficie d’importantes subventions de la PAC.
Président de la holding Avril
Arnaud Rousseau, ancien réserviste et diplômé de l’European Enterprise Faculty de Paris, a débuté sa carrière sur les marchés financiers dans le courtage et le négoce de matières premières agricoles, avant de s’installer dans l’exploitation familiale en 2002. Mais l’agriculteur de Seine-et-Marne est également un homme d’affaires avisé à la tête de cinq sociétés et d’une holding. Avril, l’un des groupes agroalimentaires les plus puissants d’Europe avec un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros d’ici 2021, se double d’une société d’investissement. « En février 2017, Arnaud Rousseau devient président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP). Il est également nommé Président du Directoire d’Avril Gestion, suite au décès brutal de Xavier Beulin. Il devient ainsi le premier représentant des actionnaires agricoles au sein d’Avril, le groupe industriel et financier de la filière française des huiles et protéines végétales. Bref, un grand patron du CAC 40. On est bien loin du chevrier du Larzac…
Le président de la FNSEA est aussi président du groupe Avril.Vous comprenez que ce pauvre homme se préoccupe jour et nuit des agriculteurs…Remark ces derniers peuvent-ils se laisser trimbaler par un tel personnage ?Un mystère… pic.twitter.com/bWpFrpnBcJ
— 🇫🇷Jacques Clostermann (@jaclostermann) 28 janvier 2024